Bwa bandé (Marie-Reine de Jaham)

Critique de le 22 décembre 2014

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (3 votes, moyenne: 3,33 / 5)
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Roman

Bwa bandéVenue de Paris, Ivane Rouvier-Dulac débarque à Saint Martin, dans les Caraïbes pour assister à l’enterrement d’Armand, son père, surnommé « L’Empereur » car au fil des années et à partir d’une petite épicerie de rien du tout, il a su se bâtir un véritable empire constitué de supermarchés, d’hôtels, de casinos et d’affaires immobilières diverses et variées. L’ouverture du testament provoque autant de déceptions que de surprises dans la famille. Ivane et sa demie sœur Elisabeth obtiennent chacune 49% des parts de la société paternelle, les 2% restants étant attribués à Enri Vargas, un complet inconnu qu’il va falloir retrouver à tout prix. En effet, Armand a été marié deux fois, a collectionné les maîtresses et les enfants adultérins lesquels reçoivent tous quelque chose mais rarement ce qu’ils espèrent… Pour Ivane, son père ne serait pas mort dans un banal accident, il aurait été assassiné suite au sabotage de son avion privé. Mais qui avait intérêt à le faire disparaître ? Mama Love, la grande prêtresse vaudou ? Muriel, la maîtresse bafouée ? Les associés ? La mafia ? Ou Richard le fils adoptif ambitieux ? Tel est le mystère que va tenter d’élucider Ivane.

« Bwa Bandé » se présente au début comme un thriller ou comme un roman policier assez classique. Assez vite, il dérive en roman social et sentimental assez érotique, le soleil des tropiques et les pratiques vaudous échauffant fortement les sens. Et c’est sans doute cela qui représente le plus grand intérêt de ce roman bien écrit qui se lit quasiment d’une traite avec un plaisir certain. Le lecteur apprend pas mal de choses sur les mœurs de la société huppée des Caraïbes et sur les rites et croyances vaudous venus d’Afrique via Haïti. Le personnage de Cornelia Zorobabel dite « Mambo Love » ressort nettement de la galerie de portraits pas forcément sympathiques de cette famille digne des Atrides et de son louche entourage. Tout cela semble croqué sur le vif et sentir le vécu. L’auteure se révèle ainsi être l’une des meilleures spécialistes du monde créole. Cet aspect plus ethnologique du livre éclipse un peu le côté anecdotique d’une intrigue qui part assez vite à la dérive d’une sorte de malédiction où vengeances et envoûtements ont la part belle.

4/5

Bwa bandé (Marie-Reine de Jaham)

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