Je regrette d’être né là-bas. Corée du Nord : l’enfer et l’exil

Critique de le 13 septembre 2020

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (Pas encore d'évaluation)
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Histoire

Dans ce poignant ouvrage composé de témoignages de rescapés, Marine Buissonnière et Sophie Delaunay, nous démontrent qu’en ce début de 21ème siècle, le système Totalitaire Communiste n’a tragiquement pas disparu de la surface de la planète.
En effet, certainement que le plus « pur » et dur de ces régimes reste celui de : la Corée du Nord.
Car l’Idéologie Totalitaire Communiste domine toujours TOUT dans ce pays, aidée en cela par l’outil répressif qu’est la Terreur de masse :
– La délation ;
– La corruption ;
– La censure totale : interdiction d’exprimer la moindre opinion personnelle, les téléviseurs et postes de radio sont bridés uniquement aux émissions internes et à la propagande du pays ;
– Les arrestations arbitraires et les exécutions sommaires souvent publiques sont légions ;
– La famine de masse ;
– Etc..
La Terreur recouvre donc toujours l’ensemble de la population : ses 23 millions de Nord-Coréens. Cette Terreur s’accompagne immanquablement de ses immondes et immenses camps de concentration, à ciel ouvert.
Ce terrifiant régime est celui de la despotique dynastie des Kim : Kim Il-sung mort en 1994 et depuis, son fils Kim Jong-il et certainement bientôt, Kim Jong-eun le petit-fils.
Tout ceci dure depuis plus de 60 terrifiantes longues années, suite à la formation de la Corée du Nord en 1948, par son « Grand Leader » tyrannique Kim Il-sung.

Le Régime politique Totalitaire Communiste Nord-Coréen distingue trois catégories de classes sociales :
– La classe « Loyale » ;
– La classe « Flottante » ;
– Et la classe « Hostile ».
Evidemment, les conditions de vie ou plutôt de survie en Corée du Nord dépendent donc essentiellement de la classification dans laquelle le Nord-Coréen est « rangé ». L’origine sociale familiale est également prépondérante.

La famine étant depuis toujours omniprésente en Corée du Nord, les Etats-Unis et les Nations Unies envoient régulièrement du riz et des denrées alimentaires, mais celles-ci sont systématiquement détournées par le Pouvoir, et n’arrivent donc jamais à la population. De plus, dramatiquement, les contrôleurs des Nations Unies sont dupés par la propagande et les classiques visites à la « Village Potemkine » : stratagèmes démoniaques des régimes Totalitaires Communistes.
Voici donc le type de réflexion désespérée que se fait le Peuple Nord-Coréen, page 36 :

« Le monde prétend nous envoyer du riz, mais nous ne recevons jamais rien, comment cela est-il possible ? ».

Au début de la décennie de 1990 et a fortiori à partir de 1994, le pays s’est vue rationné encore plus drastiquement qu’avant : plus de salaire, plus d’approvisionnement en nourriture de base (riz). Le marché noir, le vol de nourriture, se sont alors développés de manières exponentielles, ainsi que la corruption et la délation généralisées. La famine s’installe, on trouve d’innombrables cadavres au bord des routes, la faim engendre la violence et parfois la folie, ainsi que de fréquents et monstrueux actes de cannibalisme.
Un témoin, Park Pok-Yol, décrit la tragédie de la famine organisée par le Pouvoir Totalitaire Communiste dans le pays, page 48 :

« Le port de Nampo, qui approvisionne la capitale, offrait plus qu’ailleurs une quantité infinie de biens de consommation. Curieusement, la famine ravageait le pays alors même que les marchés regorgeaient de nourriture. A coup sûr, si la distribution avait été menée correctement, il y aurait eu largement de quoi nourrir toute la population. A cette époque, le fait que nous mourions de faim et que notre économie était au bord de la faillite devait impérativement être caché au reste du monde. La famine était classée secret d’Etat. Les populations urbaines s’en tiraient un peu mieux que les agriculteurs. Les récoltes, qui étaient devenues largement insuffisantes, étaient intégralement réquisitionnées par l’armée, et il ne restait plus aux paysans qu’à manger l’herbe destinée aux lapins ».

A la manière sardonique et démagogique des : Lénine, Staline, Mao-Zedong, Pol Pot, Castro, etc., Kim Il-sung déclarait en 1970 :
« Le riz est le socialisme, et même le communisme ».

Mais en 1995 – 1996, la famine se généralise et tue en masse le Peuple Nord-Coréen.

A la fin de l’année 2000, après avoir prévenu la population d’une région de Corée du Nord, que la distribution publique alimentaire était terminée, le gouvernement proclamait encore cyniquement, page 41 :

– « Même si nous n’avons que de l’eau à boire et de l’air frais à respirer, gardons notre idéologie ! » ;
– « Tenons jusqu’à ce soir ! » ;
– « Comptons sur nos propres forces ! » ;
– « Serrons-nous la ceinture ! ».

Une autre survivante, Tae-Gum, nous fait une description effroyable des exécutions arbitraires, sommaires et publiques de deux membres de sa famille : sa tante et son oncle, pour un motif complètement futile, pages 54 et 55 :

« Dans ce pays, même si vous élevez un cochon, il reste la propriété du gouvernement. Ils avaient si faim qu’ils l’avaient mangé, tel était leur crime. Le matin de l’exécution, tout le village a été convoqué et une foule de gens s’est amassée sur la place centrale. Vers 9 heures du matin, deux hommes sont venus monter la potence. Un peu plus tard, une voiture est arrivée. Mon oncle et ma tante en sont sortis. Les deux personnes qui les escortaient les portaient presque. A leur allure, on voyait qu’ils avaient été battus. Ils ont été traînés vers l’estrade où siégeait le tribunal. Le juge les a condamnés à la mort par pendaison. Ensuite, les hommes qui avaient installé le gibet ont essayé de leur passer la tête dans la corde, mais ils résistaient désespérément et s’agitaient dans tous les sens. Les agents de la Sécurité ont alors attrapé des grosses pierres et les ont frappés aux articulations des genoux. Mon oncle et ma tante sont tous les deux tombés d’un bloc. C’est alors qu’on les a bâillonnés et pendus. De l’urine coulait le long de leurs pantalons. Ensuite, des chiens sont venus manger leurs excréments. J’étais anéantie de voir des gens mourir comme des bêtes. Des gens si proches de moi ».

Pour s’échapper de Corée du Nord, le moyen le moins risqué (si cela est possible !) est de passer par la Chine pour ensuite rejoindre la Corée du Sud. Car, si ce périple est long et excessivement dangereux, il est encore plus suicidaire de vouloir franchir la frontière du 38ème parallèle : zone de démarcation démilitarisée infranchissable, séparant la Corée du Nord de celle du Sud. Cela reviendrait à vouloir franchir le Mur de Berlin avant 1989…, bref, la mort assurée !
Le problème est que le régime Totalitaire Communiste Chinois soutien diaboliquement, le régime de Pyongyang (capitale de Corée du Nord). La Chine traque, rafle, emprisonne, interroge voire torture, et reconduit en Corée du Nord les exilés Nord-Coréens. Le statut de réfugié politique est systématiquement bafoué en Chine. Par conséquent, souvent, les exilés Nord-Coréens doivent donc payer des passeurs, et beaucoup de femmes sont obligées de se vendre à des « maris » en Chine pour subsister ou bien, se prostituer dans des filières Chinoises avec leurs cortèges de violences abominables, pour pouvoir survivre et essayer de gagner suffisamment d’argent, afin de reprendre leurs dangereux périples vers la Corée du Sud, ou ailleurs…

Et oui ! Toutes ces horreurs se produisent encore sur notre planète Terre, sous nos yeux, toujours au 21ème siècle !
Et nous Occidentaux, leur disons implicitement, que :
« Vous, Peuple Nord-Coréen, qui voulez la Démocratie et vous libérer du joug Totalitaire Communiste, et bien vous devez…, vous débrouiller par VOUS-MEME ! ».
Mais ce Peuple martyr Nord-Coréen en a-t-il seulement : les possibilités, la force et les moyens ?

Voici en conclusion le cri de détresse d’une survivante, Chin-Gyong, en soutien à son Peuple, page 180 :

« Nos bouches sont bâillonnées et nos voix ignorées. La Corée du Nord est une prison dont les prisonniers sont trop faibles pour se révolter ».

Confer également d’autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème, de :
– Barbara Demick Vies ordinaires en Corée du Nord ;
– Juliette Morillot et Dorian Malovic Evadés de Corée Du Nord : Témoignages ;
– Pierre Rigoulot Corée du Nord, Etat voyou ;
– Kang Chol-Hwan Les Aquariums de Pyongyang.

Détails sur Je regrette d’être né là-bas. Corée du Nord : l’enfer et l’exil

Auteur : Marine Buissonnière et Sophie Delaunay

Editeur : Robert Laffont

Nombre de pages : 198

Isbn : 978-2221103739

Je regrette d’être né là-bas. Corée du Nord : l’enfer et l’exil

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