Un démocrate, Mick Jagger, 1960-1969

Critique de le 16 décembre 2007

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (72 votes, moyenne: 3,64 / 5)
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Art, spectacle, musique

jag.jpgLe plus grand livre du monde a été écrit par François Bégaudeau, il s’appelle Un démocrate, Mick Jagger, 1960-1969, et si je devais partir sur une île déserte ce serait sans doute avec lui, parce qu’il fait seulement 120 pages et que je pourrais ainsi le lire et le relire vraiment beaucoup de fois, une fois par jour au moins.

Le ton est donné dès la couverture, avec un sublime portrait de Mick irradiant au paradis, entouré de fleurs et d’angelots dont un porte une croix : ce sera une hagiographie. Une hagiographie posthume.
Oui, posthume. Fan des Rolling Stones (ou pas) qui croyais en connaître la légende, ou au moins les contours, tu vas en effet découvrir que tout ce temps on t’avait menti, qu’en vérité Mick Jagger est né en 1960 et mort en 1969. A ces deux extrémités, la foule, celle pour qui / grâce à qui Mick a vécu, faisant de lui un démocrate, n’y vois rien de politique là-dedans.
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Il faut lire François Bégaudeau évoquer en quelques pages les plus belles chansons du monde, comme Gimme Shelter ou Sympathy for the Devil, et comment elles s’inscrivent dans les plus grands albums du monde, Let It Bleed et Beggar’s Banquet. Décrypter le sens des mimiques Jagger. Justifier que les chefs d’œuvre des années 70, Sticky Fingers et Exile on Main Street, sont finalement moins intéressants. Dresser le portrait d’une époque que lui-même n’a pas vécue (Bégaudeau est né en 1971), marquée entre autres par le Vietnam, l’électrification de la musique, le psychédélisme, le printemps de Paris et celui de Prague.

On tourne les pages à toute allure, au gré d’une analyse implacable du personnage Jagger, de la musique des Stones et de la musique en général. Dans un style direct, habité, possédé, Bégaudeau construit une sorte de drame dont le dénouement, dans ses dernières lignes, est littéralement bouleversant, tant par son intensité que par la perspective qu’il ouvre, celle des presque quarante années qui ont suivi pour l’entreprise rock. Où soudain Mick et ses amis ne seront plus jamais les mêmes ; où rien, d’ailleurs, ne sera plus comme avant.

Alright.

Un démocrate, Mick Jagger, 1960-1969, par François Bégaudeau, éd. Naïve, 2005

Un démocrate, Mick Jagger, 1960-1969

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