Mako et la génération sans complexe

Critique de le 25 juin 2009

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (733 votes, moyenne: 3,43 / 5)
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Vos textes

mako.jpgMako, Laurent Guillaume, Les Nouveaux Auteurs, 17,90 €

Premier roman d’un inconnu qui, gageons-le, ne le restera pas longtemps, « Mako » ne se lâche pas : perché sur l’épaule d’un flic qui se pose des questions sur son métier, sur ses méthodes, sur ses parts d’ombre, sur ce qu’on lui impose… le lecteur essoufflé tente de tenir le rythme d’un récit au pas de course.
Mako, c’est le surnom du major Makovski, flic désabusé à la BAC. Son univers, c’est la nuit des oubliés et la lie poisseuse de notre monde, celui que nous ne regardons pas parce, précisément, c’est le rôle du flic.
Pourquoi, lorsqu’il arrive trop tard sur les lieux d’un viol ignoble, se prend-t-il d’une rage qui bientôt se visse à son ventre et ne le quitte plus. Parce que la fille est morte dans ses bras ? Y’en a eu tant, des macchabées… Parce qu’il a chopé en flag’ l’ordure qui a fait ça ? Et alors, les ordures, il en a assez chaque jour pour remplir sa benne… Parce que ça se passait dans la cour d’une école ? Tu parles, cette cour, les instits y ramassent dix seringues tous les matins… Non vraiment, ses collègues ne savent exactement pourquoi, ce jour-là, sur la mort de Lily, Mako est parti en vrille… Lui-même, le sait-il ?
Il semble croire dur comme fer que derrière ce qui pourrait être une horreur du quotidien, il y a pire… Alors, il s’accroche, renifle, cherche, mord et rend coup pour coup, y compris à une hiérarchie qui a marre de ce pitt bull et voudrait bien qu’on revienne à la routine absurde de l’épouvante : nos rues.

Laurent Guillaume fait assurément partie de cette nouvelle génération de polardeux dont Franck Thilliez, par exemple, pourrait être le fer de lance. Férus de lecture — croyez bien que chez les auteurs impétrants, ce n’est pas si répandu… — ils ont lus les bons et en ont fait leur miel tout personnel. Ils ont aussi digéré le minimalisme social de la génération précédente (Manchette, Jonquet et les autres…) et ont laissé dans le tiroir des monuments historiques les messages cousus de fil blanc. Désormais, cette nouvelle école — qui n’en est pas une — n’a plus de complexe face aux Ricains habitués des box-offices : ils attaquent bille en tête des sujets qui sont les leurs et qui ont autant vocation à l’universalité que les égouts de Los Angeles ou les trottoirs d’El Paso…

Mako et la génération sans complexe

4 commentaires pour “Mako et la génération sans complexe”

  1. avatar Michel Lefort dit :

    Sous le conseil de l’écrivain Patrick de Friberg, je me suis fait livrer ce roman.
    Je suis fier de cette francophonie qui se réveille et qui nous offre une qualité et une originalité de lecture renouvelée.
    Merci, ce fut un régal !
    Michel à Laval.
    (le conseil suivant de monsieur de Friberg est la série Boon de Percy Kemp, qui, malgré son nom anglais est un écrivain francophone !)

  2. avatar Nicolas Grondin dit :

    Notons, indice peut-être, que la Gaumont a pris une option sur l’adaptation de « Mako »… Peut-être par Olivier Marchal. Ça donne de l’appétit, non ?

  3. avatar Nicolas Grondin dit :

    Avis aux amateurs, la suite est en librairie à partir de fin février 2010. Cela s’appelle « Le Roi des crânes ». Critique bientôt sur ce site.

  4. avatar Cédric dit :

    Mako a été une très agréable surprise.
    Rythmé, écrit comme un film de la génération des policiers made in France ce polar est une bouffée d’air frais dans un environnement outrageusement dominé par la scandinavie.
    Enfin, remarquez qu’on peut éviter de lire les Camilla, Arnaldur, Stieg ou Jo.
    Finalement c’est peut être de ma faute.

    Bref, bon bouquin.
    Bien écrit, même si il y a de trop nombreuses fautes d’orthographe à mon goût, et parfois des lettres mal imprimées.

    Enjoy

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