Très haut amour – Catherine Pozzi

Critique de le 9 mai 2015

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (19 votes, moyenne: 4,53 / 5)
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Littérature Poésie

Il est des auteurs dont la volonté est d’être oubliée. Catherine Pozzi, poétesse du début des années 1900 et jusqu’à sa mort en 1934, nous laisse une oeuvre éminemment riche et intellectuelle. Aujourd’hui méconnue, il est possible, pourtant, de se plonger dans ses œuvres et particulièrement dans sa poésie et ses journaux. Très haut amour est le titre que les éditeurs ont donné à sa série de six poèmes testaments. Entre lyrisme pathétique et tragique, Catherine Pozzi entame dans ses poèmes une quête mystique qui passe par une réappropriation de son corps et de ses sens. Ses poèmes sont très inspirés de la vie mondaine du Tout-Paris de la Belle Époque dans laquelle elle n’a cessé de se chercher une identité:

« (…)

Mon cœur a quitté mon histoire

Adieu Forme je ne sens plus

Je suis sauvée, je suis perdue

Je me cherche dans l’inconnu

Un nom libre de la mémoire. » – Scopolamine – troisième poème 

Se plonger dans l’oeuvre de Catherine Pozzi, c’est embrasser le mal-être d’une existence ennuyeuse, c’est découvrir les talents d’une femme qui n’a jamais su apprécier la vie mondaine de ses parents. Très haut amour est autant un appel à Dieu qu’un appel à toutes formes de croyances pour se retrouver. Les six poèmes sont un parcours: Vale – Ave – Scopolamine – Nova – Maya – Nyx. Du premier salut à l’amour au dernier souffle en 1934 dû à une longue et douloureuse maladie, Catherine Pozzi s’adresse à un destinataire qui nous est inconnu (même si certains y voient la figure de Paul Valéry dont elle fut la maîtresse pendant huit ans)

Le lecteur, me semble t-il, est à même d’être ému par la simplicité de l’écriture et la force des mots et des images. Poèmes-testaments, poèmes-prières, poèmes-offrandes, la poésie de Catherine Pozzi s’apparente à une appropriation par le langage de sa personnalité.

Très haut amour – Catherine Pozzi

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