Paul Jean TOULET – Lettres à soi-même (sur la place du passé dans le bonheur) Paul-Jean Toulet – Oeuvres Complètes- Bouquins

Critique de le 24 août 2010

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (261 votes, moyenne: 4,28 / 5)
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Littérature

toulet.gifEn guise de journal intime Paul Jean Toulet s’écrit des lettres et des cartes postales confiées au facteur !

 Des lettres à soi-même. Recherche originale de soi.

Correspondance intime. Toulet écrit à un autre lui-même, à un petit autre qu’il porte en lui.

Autre soi-même qui perce le masque de pudeur de PJT en permettant davantage de révélations sur lui-même.

Ainsi se souhaite-t-il une bonne année en insistant sur :

  

                            LA PLACE DU PASSE DANS LE BONHEUR.

  « Paris, 12 janvier 1905 Et à vous mon cher Paul-Jean, pourquoi ne souhaiterais-je pas une bonne année ? (…) C’est dans le passé qu’est tout notre bonheur ; et le mien me torture de sa grâce évanouie.  Parfois au moment que le soleil vient enfin, on s’imagine être encore l’enfant d’autrefois, avec un cœur d’enfant parmi les fleurs. Cela est si exquis et si cruel qu’on se réveille soudain. Et quel réveil ! Mais les fleurs de jadis étaient belles et pliantes et parfumées ; il en est qu’on revoit avec une netteté surprenante. Ainsi à Bilhère, contre une des fenêtres de ma grand’mère, et presque sous le dallet, il y avait une giroflée de celles qu’on appelle je crois violier, je l’aimais beaucoup. Aujourd’hui c’est une dame, et je ne sais si elle naquit sous les étoiles, mais elle est de cette variété qu’on nomme : parisienne. Dieu vous en garde. 

                                                                                            PAUL-JEAN.( p.1009) 

Toulet dans ses lettres à lui-même laisse s’exprimer le discours de son inconscient. Lettres  qui  conduisirent Jacques Lacan à sa fameuse formulation : « Le discours de l’inconscient est structuré comme un langage ». 

 De violier à violée il n’y a pas loin. « Dieu vous en garde » 

Et Toulet, à ses dernières années reviendra dans sa campagne pour retrouver cette nostalgique pureté, ébranlée à Paris.

A Carresse, son village natal,  comme à Guéthary où il finit ses jours, Toulet est toujours en recherche approfondie de son identité.

Et Toulet se glisse dans la peau d’enfant qu’il a été Sous l’azur pyrénéen, il se glisse dans la peau de l’enfant qu’il fut. Un peu comme Alain Mabanckou, aujourd’hui, sous le soleil congolais. Son dernier livre «  Demain je vais avoir vingt ans » est aussi un voyage dans l’enfance, au plus profond de l’identité personnelle.

A toutes les époques et sous toutes les latitudes, l’enfance, nous appelle à des songeries qui enrichissent notre personne.

Déjà à Paris la nostalgie l’envahissait. Au début du siècle, Léon Daudet et bien d’autres le rencontraient dans des bars de nuit, juché sur un tabouret en état de prostration, plongé qu’il était dans ses rêves sur le temps de Caresse et de ses amours mortes.

Pour comprendre Toulet, il faut porter sur le monde et le pays natal, le regard alternativement assombri puis ébloui de celui de l’enfance, comme dans cet ultime poème griffonné à quelques heures de sa disparition, le 6 septembre 1920 :

 « Ce n’est pas drôle de mourir   

    Et d’aimer tant de choses La nuit bleue et les matins roses 

Le verger et les glaïeuls roses 

      (l’amour prompt)    

  Les fruits lents à mourir…        

… Enfance, cœur léger.                                                                                                                         

Détails sur Paul Jean TOULET – Lettres à soi-même (sur la place du passé dans le bonheur) Paul-Jean Toulet – Oeuvres Complètes- Bouquins

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