« Trash Circus », de Joseph Incardona

Critique de le 16 avril 2012

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (9 votes, moyenne: 4,11 / 5)
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Psychologie Roman

blog: passion-romans

Alors là mes amis, aux âmes sensibles s’abstenir! Dans « Trash Circus » il y a trash et ce terme prend tout son sens dans cette oeuvre. Pourquoi « Circus »? Ben peut-être parce que la vie que mène le    personnage central dans ce livre et un vrai cirque; je dois avouer qu’il utilise tous les recoins du chapiteau pour étaler sa stupidité; le représentent parfait de la débilité humaine!

Ce roman d’un froid clinique, direct et totalement amoral n’est pas à placer entre toutes les mains. Joseph Incardona, totalement libertaire, nous présente un rendu extrêmement lubrique et par la    même occasion choquant. Les amateurs de sexe crapuleux, vulgaire et violent vont y trouver leur compte. Mais pas seulement…

Le style d’écriture d’une fluidité remarquable donne envie d’y aller toujours un peu plus loin; de savoir jusqu’où le personnage principal – notre narrateur – va aller dans sa stupidité, son    immoralité et son cynisme. Oui car Frédéric Haltier, ce fameux personnage, est un vrai salopard de première, soit la caricature du parfait abruti. Je reviendrai sur cet anesthésié de la morale    qui est un bel exemple finalement de personnes qui existent bel et bien. J’imagine que l’auteur a  justement voulu nous le rappeler en allant tout de même à l’extrême!

Avant de vous présenter l’histoire en quelques mots, je voulais encore vous préciser que c’est effectivement cru, choquant – c’est certain – mais j’apprécie le courage qu’use l’auteur pour nous    brosser cette histoire inélégante et méchamment noire. J’imagine que beaucoup de lectrices et lecteurs ne vont pas apprécier – je parle en connaissance de cause en ayant parcouru les premiers    commentaires – c’est finalement une oeuvre qu’on va aimer ou alors carrément détester.

Porsche, Rolex, appartement de luxe dans un quartier chic de Paris, Frédéric Haltier – Fred – est un homme veuf père de deux jeunes adolescentes qu’il rejette sans état d’âme. Deux boulets qu’il    a placés dans un établissement privé pour pouvoir vivre sa vie de débauché et ainsi cultiver tous ses excès.

Son job? Cadre sur la chaîne Canal 7, une société spécialisée dans la télé réalité. Son travail est à l’image de lui-même, amoral, sans éthique et basé sur le principe de la manipulation. Le    principal but est de faire un maximum d’audience, d’argent, en présentant des sujets indécents, par-exemple en invitant sur le plateau le père défait d’une jeune victime d’un sadique et l’auteur    lui-même. Haltier est chargé d’organiser tout ce cirque et franchement rien ne l’arrête pour manier et influencer les personnes qu’il côtoie.

Ce dérangé stimulé par la cock et le cul a encore deux grandes motivations dans sa vie de minable. Pour la première, c’est veste Bombers et bonnet écrasé sur le crâne. Frédéric Haltier est un    inconditionnel des matchs de foot impliquant le PSG. En fait, le match il s’en fout comme de l’an 40. Ce qui le branche, c’est la baston après le match. Sa drogue se trouve dans le milieu    hooligan; la « Meute » l’attire, c’est plus fort que lui. La castagne est sa raison d’exister. Finalement une haine qu’il cultive jusqu’au fond de son slip.

Car sa deuxième motivation c’est le sexe, pratique qu’il associe aveuglément à la violence. Tous le monde y passe, plus c’est violent plus ça passe, et ceci pour tous les genres confondus. Mais    cela complète le triste tableau de cet homme qui est riche – c’est vrai –  mais paradoxalement très misérable. On ne peut même pas avoir pitié de lui tellement il nous écoeure, nous dégoûte    et nous fait vomir! Je me suis tout de même demandé comment l’auteur a pu mettre sur papier un être aussi répugnant et nauséeux et prendre le recule nécessaire pour décrire un type pareil. Car    c’est plus que noir, depuis le début jusqu’à la fin. Aucune nuance, aucun répit… Soit aucune relâche.

Le pouvoir, voila la seule chose qui compte, en écrasant les autres, en marchant sur les pieds en n’oubliant pas de frapper fort et plusieurs fois de suite, jusqu’à l’achèvement. Pas de    conscience, cela ne sert à rien, une perte de temps. Il faut gagner, peut importe comment. Est-ce la société d’aujourd’hui qui veut ça? Est-ce que Joseph Incardona nous fait tout simplement une    caricature de ce qui se passe autour de nous? Une société artificielle, factice et complètement stéréotypée? Peut-être, mais c’est extrême et ça fait peur. Quoi que, le hooliganisme n’est pas    très éloigné de ce que l’on retrouve dans ce bouquin.

Mais voilà, comme je l’ai dit plus haut, nous voulons tout de même savoir jusqu’où il va aller dans sa débauche, sa manipulation et sa perversité, et nous allons en avoir pour notre compte. Car    Joseph Incardona reste pour moi un maître du roman noir et il va le prouver une fois de plus. Notre personnage va perdre la maîtrise à force de remuer la merde et de supprimer un à un les    derniers garde-fous (le mot est approprié) qui entours sa personne. Violence, contraintes, manipulations, véhémences, malentendus; ça ne va peut-être plus passer! Frédéric Haltier va-t-il    survivre face à sa parano? Lisez… Bonne lecture et bonne chance.

« Trash Circus », de Joseph Incardona

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