Pour ceux qui ont approché des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, proches ou non, ce roman leur semblera familier, à l’image d’un jeu, comme un miroir de la frustration que l’on ressent face à cette défaillance et en même temps comme le don du souvenir.
Cependant pour les autres, il faudra s’accrocher un peu, prendre patience, comme un enseignement théorique de l’accompagnement.
Tahar Ben Jelloun retranscrit avec tendresse tout le désarroi des proches, le sien face à cette mère nourricière totalement transfigurée par la maladie. La difficulté du maintien à domicile, de ces femmes qui accompagnent le quotidien et le temps qui passe indifféremment pour chacun.
Au delà des tracas pratiques, « Sur ma mère » est un vrai éclairage sur la vie de cette femme arabe dans les années trente et quarante à Fès, emprunt de parfums orientaux, de souvenirs d’enfants et de toute la poésie d’un auteur qui n’hésite pas à se dévoiler, entre superstition et croyance.