« Le vol des cigognes », de Jean-Christophe Grangé

Critique de le 30 décembre 2011

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (6 votes, moyenne: 4,33 / 5)
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Roman

Blog: Passion-romans

Je ne pense pas avoir besoin de vous présenter Jean-Christophe Grangé. Si? Les Rivières pourpres,L’Empire des loupsLe Concile de Pierre, etc… Cela vous parle? Si vous n’avez pas lu ses romans, vous avez certainement vu un jour leurs adaptations au cinéma? A l’image de Les Rivières pourpres, deMathieu Kassovitz, avec Jean Reno et Vincent Cassel. Il me semblait bien que vous connaissiez…

Le vol des cigognes est son premier roman et je ne voulais absolument pas passer à côté de cette oeuvre qui n’a plus besoin d’être mise en valeur. Ce roman est un vrai chef-d’oeuvre, une grande aventure semée d’embûches, où plutôt de cadavres mutilés. L’auteur nous emmène au côté de Louis Antioche – personnage principal – dans un univers cruel, inhumain, mais aussi dépaysant et fascinant. Des scènes qui dépassent l’entendement…  Du Grangé pur et dur. Un voyage qui vous fait traverser mille frontières, à savoir celles de la Slovaquie, la Bulgarie, la Turquie, Israëlainsi qu’une profonde immersion dans l’enfer vert du Centrafrique.

Entre les tsiganes de Bulgarie, la force de leur communauté, leur vision des choses, ou alors les pygmées du Centrafrique, leur coutume, leur vie totalement opposée à la notre, ou encore le choc des civilisations en Israël, au milieu de leur guérilla urbaine et territoire occupé, l’auteur nous offre un panaché époustouflant de diversité culturelle, ethnique et géographique.

Ce voyage édifiant et instructif va plonger le lecteur dans une machination abominable, cruelle, où le frémissement des ailes des cigognes n’est jamais loin… Beaucoup de rencontres invraisemblables, profondes, touchantes mais aussi mortelles. L’auteur touche des sujets sensibles et délicats tel que le trafic d’organes. Jean-ChristopheGrangé ne nous ménage absolument pas et nous envoie des images effroyables en pleine face!

Tout au long du roman, l’auteur nous lâche quelques indices, juste ce qu’il faut pour nous diriger vers un dénouement impensable. Tout se tient, c’est diabolique.

Pour ce qui est de l’histoire, c’est effectivement tout un voyage… Louis Antioche, parisien de 32 ans, titulaire d’un doctorat en histoire, reçoit un jour une demande un peu particulière. Max Böhm, ornithologue suisse habitant à Montreux et spécialiste de la migration des cigognes, demande à Louis Antioche de l’aider à démêler un problème qui lui tient à coeur. En effet, depuis quelques temps, « ses » cigognes qui migrent vers l’Afrique disparaissent et ne reviennent plus à bon port. Louis, qui en a assez de sa vie monotone d’étudiant, accepte de partir sur le terrain et de suivre le parcours des échassiers, une course-poursuite qui va vite tourner au massacre.

Mais juste avant son départ pour cette aventure, l’ornithologue suisse est retrouvé mort d’une crise cardiaque dans un nid à cigognes. Déterminé, Louis Antioche décide tout de même de partir pour remplir sa surprenante mission. Avant son grand départ, notre héros découvre au domicile de l’ornithologue décédé des documents pour le moins troublants. Des radiographies du coeur de Max Böhm qui semble avoir subi une greffe. Une photo de son épouse et de son fils que personne n’a jamais entendu parler, ainsi que des photos insoutenables qui dépassent l’entendement par leur cruauté…

« Enfin j’ouvris la dernière enveloppe – et restai pétrifié. Devant moi, se déployait le spectacle le plus atroce qu’on puisse imaginer. Des photographies en noir et blanc, représentant une sorte d’abattoir humain, avec des cadavres d’enfants suspendus à des crochets – des pantins de chair, offrant des rosaces de sang à la place des bras ou du sexe; des visages aux lèvres déchirées, aux orbites vides; des bras, des jambes, des membres épars, poussés sur un coin d’étal; des têtes, brunâtres de croûtes, roulées sur de longues tables, vous fixant avec leurs yeux secs. Tous les cadavres, sans exception, étaient de race noire. »

Comme vous pouvez le constater, Jean-Christophe Grangé n’hésite pas à aller dans les détails pour nous immerger dans l’horreur humaine. Au côté de Louis Antioche, enquêteur malgré lui, le lecteur va découvrir petit à petit ce qui se trame derrière ce carnage. Avec une écriture dure, crue et amer, l’auteur nous démontre jusqu’où peut aller l’être humain, par son égoïsme et son fanatisme.

L’évolution du personnage de Louis Antioche est assez intéressante, simple petit étudiant tranquille qui au fil de l’enquête deviendra un vrai combattant, courageux, audacieux et intrépide. Et je dois admettre qu’il aura besoin de toutes ces qualités pour surmonter cette épreuve morbide qui va le toucher au plus profond de son âme… Les histoires de famille font toujours mal… Bonne lecture.

« Le vol des cigognes », de Jean-Christophe Grangé

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