« Deauville entre les planches », de Roland Sadaune

Critique de le 30 décembre 2011

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (7 votes, moyenne: 4,14 / 5)
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Roman

Blog: Passion-romans

Mon entretien avec Roland Sadaune, c’est ici

Deauville, commune du Calvados, Basse-Normandie. Deauville… C’est son casino, ses palaces, ses villas de luxe, ses ports de plaisance, ses champs de courses, ses discothèques et ses touristes à profusion. Mais Deauville c’est surtout son festival du cinéma américain! Vous le saviez de toute façon. Dans ce roman de Roland Sadaune, nous sommes en plein dedans! L’auteur, par son amour, sa passion et sa brillante culture du cinéma, nous emmène avec lui dans ce monde du 7ème Art, en plaçant une intrigue digne d’un grand film bien noir.

Je ne suis pas un spécialiste en la matière, mais je dois reconnaître que Roland Sadaune a réussi à me transmettre un peu de sa passion. C’est brillant et subtile. Son polar est habilement marqué par la présence de nombreuses références sur le cinéma, des clins d’oeil au fil de l’intrigue qui passent merveilleusement bien. Merci pour cette générosité cinématographique, surtout en faisant référence à une adaptation d’un roman de Michaël Connelly, « Créance de sang »… Tombé pile poil pour ma part, mon auteur américain de prédilection.

Deauville, c’est aussi sa plage de sable fin, sa promenade plus que célèbre, Les Planches, où les touristes peuvent observer les centaines de noms d’acteurs et d’actrices américains inscrits sur les barrières des cabines de plages. En ce qui concerne notre roman, c’est malheureusement aussi cet homme mourant, le crâne fracassé, qui est retrouvé dans la cabine « Robert Mitchum » – finalement mort à l’hôpital. Cela fait tache ici, quelques jours avant l’ouverture du festival.

Eddie Maxens, flic sur la touche suite à un accident de travail (une balle reçue en plein visage), traînasse et glande à son domicile, comme un zombie, aux côtés de sa femme et de ses deux enfants – et le chat Pilou. L’annonce du meurtre des Planches l’anime quelque peu et lui rappelle méchamment que son boulot lui manque à crever. Le policier déchu va donc décider d’aller se promener un peu par là-bas, histoire de prendre l’air et de combler son inactivité.

Prémédité ou non, il va s’intéresser officieusement de près à cette mort violente et faire son enquête en solo. Puisant en douce quelques informations auprès d’anciens collègues, suivant son flair de flic qui en veut et utilisant son expérience d’enquêteur, il va suivre, voir doubler ses « collègues » dans cette affaire plutôt gênante pour l’occasion. Va-t-il se la jouer solo jusqu’au bout? Quoi qu’il en soit, un deuxième homicide va rapidement l’orienter vers le milieu du cinéma, sa grande passion. Comme par hasard, Roland Sadaune…

Parallèlement, une actrice américaine prometteuse, fraîchement débarquée à Deauville pour la promotion de son film, va être kidnappée par un « gang » rocambolesque dirigé par Manu Bordas, personnage troublant mais néanmoins dangereux et déterminé. L’actrice séquestrée, répondant au nom d’Angie Vienna, va être remplacée durant sa captivité par une complice de Manu Bordas qui va prendre sa place pendant quelques jours – elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Pourquoi ce stratagème et cette tromperie orchestrés par Bordas? Pourquoi « infiltrer » une complice dans le milieu du festival?

Au fil du polar, le lecteur va se mordre les doigts à force de vouloir savoir ce que mijote cette équipe de malades. Et d’ailleurs, un lien serait-il envisageable entre le meurtre de la plage et cette bande d’allumés? L’ex-flic Eddie Maxens, entre reproches et mises en garde de la part de ses anciens collègues, entre l’incompréhension de sa femme et l’indifférence de ses enfants, va se démener et se battre jusqu’au bout pour démêler cette affaire. Mais à quel prix?

L’auteur, par sa plume de cinéphile averti, nous plonge dans cette intrigue dans le milieu huppé et médiatique du grand écran avec brio. Les personnages sont hauts en couleur, à l’image des complices de Manu Bordas, idiots, couillons et stupides à souhait, sans pour autant oublier d’être dangereux. A retenir aussi ce personnage balafré qu’est Eddie Maxens, balancé entre l’envie d’aller toujours plus loin dans son enquête et l’envie de tenter de redresser sa situation familiale qui tombe en chute libre. Ce flic déchu, amoureux du cinéma, qui empiète sur les plates-bandes de ses collègues, est remarquablement bien dépeint. Sa frustration est palpable, sa rancoeur pour des membres de sa hiérarchie qui l’ont mis hors jeu se ressent également. L’envie de prouver, de trouver et de montrer qu’il n’est pas encore à mettre aux ordures est d’autant plus forte.

La tension de ce dernier polar de Roland Sadaune, dans un premier temps assez constante, va monter à petits feux jusqu’à un dénouement explosif qui ne pourra que surprendre le lecteur!

Roland Sadaune

Né à Montmorency, Roland Sadaune se passionne très tôt pour le cinéma et la littérature policière. Dans ce polar « Dauville entre les planches », ces deux passions se marient à merveille. Sa carrière d’artiste peintre ne l’empêche pas de compter à son actif une vingtaine de romans publiés et le double de nouvelles.

Pour lui, le polar c’est l’évasion par des chemins de traverse défoncés par le destin, avec des phénomènes de société dissimulés derrière les haies et le danger de grains au-dessus de la tête.

« Deauville entre les planches », de Roland Sadaune

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