« Bushido, La bourse et la vie », de Pierre-Yves Tinguely

Critique de le 8 février 2015

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (1 votes, moyenne: 2,00 / 5)
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Roman

BushidoTout d’abord, il faut comprendre le titre. Le bushido est le code des principes moraux que les samouraïs étaient tenus d’observer. Un équilibre entre le corps, les émotions et l’esprit. La plupart des samouraïs vouaient leur vie au bushido, un code strict qui exigeait loyauté et honneur jusqu’à la mort.

Les samouraïs n’existent plus, mais ce code d’honneur a perduré et les Japonais s’en inspirent encore aujourd’hui, d’une manière adaptée, évidemment.

L’auteur s’en est également inspiré pour écrire son histoire, soit le parcours de vie d’un jeune Japonais qui se nomme Iroshi Kimura. Dans l’ensemble, ce roman ne m’a pas convaincu, malgré quelques belles choses que je relèverai ci-après. Mon sentiment vis-à-vis de cette oeuvre ressemble un peu à un yo-yo; enthousiasmé à un moment, très mitigé ensuite, puis un nouvel emballement qui finit toujours par retomber. Je détaillerai.

Iroshi Kimura est né d’une mère suédoise et d’un père japonais, fortuné et influent dans son pays. Il perd sa mère à l’âge de 11 ans, suite à une tragique maladie, et ne s’en est jamais vraiment remis. Ayant pourtant tout pour réussir – physique, intelligence, fortune -, il va se laisser un peu aller, jusqu’à pas mal déconner. Les Japonais se basant fermement sur les codes d’honneur, son père n’acceptera pas les agissements de son fils unique et interviendra en conséquence.

Pas mal de remises en question et quelques discussions père-fils; Iroshi va se reprendre en main, étudier aux Etats-Unis, trouver la femme de sa vie et par la même occasion obtenir un job en or dans le milieu de la finance. Il va monter sa propre entreprise et la faire prospérer d’une manière assez impressionnante. Puis tout va basculer.

Les premières pages se lisent plutôt bien – malgré les nombreuses fautes de frappe et de syntaxe, dommage!! -, mais au bout d’un moment, je me suis tout de même demandé où l’auteur voulait bien nous emmener. Bref, je trouve que ce récit manque de rythme. Mais, cela vaut tout de même la peine de continuer la lecture, et je vais vous dire pourquoi.

D’abord, pour nous consoler de ce manque de rythme, nous avons l’occasion de visiter Tokyo et ses alentours en compagnie des personnages, principalement avec Iroshi Kimura, qui tente de retrouver un sens à sa vie suite au malheur qui vient de l’atteindre: un décès, encore. Dans un premier temps, cela représentera une vertigineuse descente aux Enfers.

Petite parenthèse positive, je dois admettre qu’il y a de très belles pensées, de belles métaphores dans ce roman, à l’image de celle-ci, concernant Iroshi et son état d’âme du moment:

« En fait, il luttait contre le courant, au lieu de se laisser emporter et se concentrer pour éviter ou négocier les obstacles. Conclusion, il s’épuisait inutilement et ne voyait rien venir, car il tournait le dos à son destin. » Page 76

Puis, au bout d’un moment, on comprend où l’auteur veut en venir, respectivement nous avons un nouveau regard sur le personnage d’Iroshi, et par la même occasion sur le roman. Le côté philosophique de ce dernier commence gentiment à me plaire.

Nouvel obstacle en travers du chemin de la vie d’Iroshi, évité de justesse – blessé tout de même -, nouvelle ville, Genève, et nouvelle vie. Tout cela va très vite, tant mieux, car le rythme en avait grandement besoin et cela continue à me plaire. A ce moment, le fameux yo-yo est au sommet de son ascension.

La première partie du roman se nomme « Ignorance » et la seconde partie s’intitule « Révélation« . Pour moi, à ce stade, cela en est également une. J’espère juste que cela sera le cas jusqu’au bout.

Iroshi va rester à Genève, pour sa convalescence, mais aussi pour quelque chose de plus profond. Il fera la connaissance d’un coach, Lino, une référence dans le karaté Kyokushin. Au passage, notons la grande ressemblance avec celui qui collabore à ce roman, Claudio Alessi 😉

Notre jeune Japonais aura également un second coach, si je puis dire, mais là c’est un peu plus complexe et quelque peu imaginaire. Réalité dans l’esprit ou esprit visionnaire; peu importe finalement. Nos pensées nous appartiennent.

Iroshi va sympathiser avec son coach – celui qui est en chair et en os – et va apprendre qu’il a été quelque peu manipulé par son père. C’est dans une banque suisse qu’il va être embauché en tant que consultant. Il va transmettre un certain savoir, respectivement mettre en place un système informatique révolutionnaire qui permettra d’obtenir des informations pertinentes qui donneront un sacré coup d’avance dans le milieu boursier.

Nous apprendrons que son système est bien plus qu’un système, c’est carrément un état d’esprit, d’où certainement le titre du roman: « La bourse et la vie« .

Finalement, bien que cette partie s’intitule « Révélation », je n’en ai malheureusement pas vu la couleur. Le rythme qui commençait à me plaire s’est essoufflé et s’est cassé à nouveau, ma motivation avec. Nous sommes plus ou moins au 3/4 du récit. Continuons.

La dernière partie s’intitule « Renaissance » et là, j’espère aussi que cela corresponde à une renaissance du rythme.

Iroshi, enchaînant les malheurs, va se retrouver face à une ultime épreuve qui lui permettra, par la même occasion, de combler un manque non négligeable: l’estime et la confiance en soi. Une épreuve quasi surhumaine: l’X-Trem Winter Camp de Mitsumine, au Japon. Petite parenthèse encore, cette épreuve de trois jours et trois nuits, connue dans le milieu du karaté, a été réalisée avec succès par Claudio Alessi, qui collabore à ce roman. Franchement, respect.

Nous allons donc suivre ce véritable calvaire humain qui ne mènera pas uniquement à une victoire, mais aussi à une totale réalisation et acceptation de soi.

Bien qu’ayant été pas mal bluffé par les deux précédents romans de Pierre-Yves Tinguely, je n’ai par contre pas été séduit par celui-ci. L’auteur n’a pas réussi à me transporter et à m’immerger intégralement dans son histoire, signe que je n’ai pas vraiment été touché. La trame est excellente et bien pensée, mais pas assez travaillée à mon goût.

Les personnages m’ont également laissé perplexe. Je n’ai pas su trouver leur âme – bien que le roman parle constamment de philosophie de vie – et, au bout du compte, je les ai trouvés assez impersonnels. Dommage… la réalisation des personnages reste pour moi primordiale.

Pour conclure, si je place sur une balance, d’un côté les éléments qui m’ont convaincu et de l’autre ceux qui m’ont déçu, celle-ci basculera lentement vers une certaine déception.

Bonne lecture.

« Bushido, La bourse et la vie », de Pierre-Yves Tinguely

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