Tatiana de Rosnay, ROSE

Critique de le 15 mai 2011

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (24 votes, moyenne: 4,58 / 5)
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Histoire Roman

Tatiana de Rosnay n’est pas moralisatrice. N’empêche. Elle se glisse en mode Comtesse de Ségur dans la peau de Rose et date de 1869 une longue lettre d’honnête femme à son mari Armand, mort depuis dix ans. Mais elle est coquine la vieille dame. Abusée par un pervers elle a mis au monde 9 mois après un enfant du péché. Coquine oui !… des émois !… Elle lit des ouvrages licencieux pour l’époque: ceux de Flaubert et Baudelaire. Elle aime aussi Zola, notre Rose, fascinée par le couple de manipulateurs adultères de Thérèse Raquin.

Leur maison de la rue Childebert, à l’emplacement de l’actuel métro saint Germain des Près, va être détruite par le percement du Boulevard Saint Germain. Napoléon III et, Haussmann sont honnis dans ce quartier torturé. On est bien dans les années 1869, celles de la comtesse de Ségur. Seule Alexandrine la fleuriste veille sur elle avec Gilbert chiffonnier au grand cœur.

Rose célèbre les vieux murs : « Parfois les maisons sont timides, elles ne dévoilent pas facilement leur personnalité » (page185) Nostalgie de voies disparues, comme celle de la rue Poupée près de Saint André des Arts.

Rose chante l’atmosphère délicatement féminine dans laquelle elle évolue, par exemple chez la délicieuse baronne de Vresse, où elle reste des heures en admirant « ses enfants, de gentilles petites filles que j’admirais parfois en compagnie de leur gouvernante. » (Page 170)

Les germanopratins aimeront ce livre d’une bourgeoise élevée entre la flèche noire de Saint Germain et les tours de Saint Sulpice. «Les maisons ont une mémoire » (page 72), aussi Rose est-elle bouleversée par les travaux du Baron Haussmann auquel elle voue une haine absolue. Rêve prémonitoire, deux ans avant l’incendie des communards en mai 1871. Vision onirique « des ruines calcinées, d’un rouge luisant, celle d’une ville ravagée, dévorée par un immense incendie. L’Hôtel de Ville flambait comme une torche, immense carcasse spectrale sur le point de s’effondrer. » (Page 237)

A la Mairie de Paris et à l’Association des Amis de la Commune de Paris on célèbre le 140 ème anniversaire de la Commune. Ce livre sur une bourgeoise écrit par une bourgeoise a sa place dans la commémoration. On vibre avec Rose dans son juste combat contre la mégalomanie et le profit des puissants de l’époque « C’en était fini du préfet, fini de l’empereur. Même si ce n’était qu’un rêve, j’avais assisté à leur chute. Et je m’en étais délectée. » (Page 237)

Tatiana de Rosnay, ROSE

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