Conversations avec Molotov. 140 entretiens avec le bras droit de Staline

Critique de le 10 septembre 2020

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (Pas encore d'évaluation)
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Histoire

Il s’agit d’un livre concernant 140 entretiens qui se sont déroulés de 1969 à 1986, entre l’« historien » Russe Bolchevique (Communiste) Félix Tchouev et Viatcheslav Mikhaïlovitch Skriabine, plus connu sous le nom de : Molotov.
Molotov a été Communiste durant 80 ans, entre 1906 et 1986. Il fut un personnage incontournable dans le fonctionnement de l’U.R.S.S. et dans la mise en place de l’Internationalisation du système Totalitaire Communiste. En effet, il fut d’abord un proche de Lénine, avant, et après le coup d’État militaire Bolchevique du 25 Octobre 1917 ; puis, durant plusieurs décennies, il fut le bras droit de Staline.
Molotov est resté un Communiste et un Stalinien convaincu durant toute son existence. Il n’a jamais rien regretté, ni eu aucun remords concernant ses décisions barbares et inhumaines prises à l’encontre de son propre Peuple (Russe), et envers les 15 Peuples composant l’U.R.S.S..
Il a été à l’origine des plus importantes déportations de masse vers les camps de concentration et de travaux forcés du Goulag Soviétique, ainsi que des plus grandes exterminations de masse de l’Histoire de l’Humanité : la Dékoulakisation de 1930 engendrant la déportation de millions de paysans ; le Génocide par la Famine de masse de 1932-1933 : l’Holodomor, faisant 6 000 000 de morts, les faux « Procès de Moscou » de 1936, débouchant sur la Grande Terreur de 1937-1938, conduisant à la déportation au Goulag de 750 000 victimes, et à l’exécution, en seulement 15 mois, de 700 000 innocents !
Molotov est aussi le co-signataire, avec le représentant Nazi Ribbentrop, du tristement célèbre Pacte Germano-Soviétique, signé le 23 août 1939, entre les deux régimes Totalitaires du 20ème siècle : le Communisme et le Nazisme !

Avant de lire ce livre, il est indispensable de connaître la véritable Histoire du Communisme et notamment du Communisme Soviétique, pour pouvoir discerner le vrai du faux, le réel de la falsification, cerner les innombrables oublis et mensonges volontaires de Molotov, ses imprécisions, ses manipulations, sa propagande Idéologique, ses sournoises tentatives de dissimulation et de mystification de la réalité historique, et plus généralement, son évidente propension à faire dans le Révisionnisme ! Mais comment faire autrement, pour ce bourreau de masse qui assume toutes ces persécutions et Crimes incommensurables… ? !
Lorsque des questions précises le gênent, il fuit dans le relativisme ou fait mine de ne pas se souvenir des faits évoqués par Tchouev. Sa détermination à vouloir transformer l’histoire à sa manière, rend très souvent ses propos incohérents, volontairement partiels, et parfois totalement contradictoires…
Le cynisme récurrent de Molotov révèle sa totale indifférence pour la vie humaine, car seule l’Idéologie compte. la « Cause » Communiste passe avant tout, et tout le monde.
Il est d’autant plus important de connaître cette histoire Soviétique que son interlocuteur, Tchouev, ne lui apporte ni objections ni contradictions, se revendiquant, lui aussi, inconditionnellement, Communiste et Stalinien.

Malgré tout, il est toujours intéressant de pouvoir compulser le témoignage d’un bourreau de masse, pour tenter d’en discerner sa personnalité et analyser son engagement inébranlable pour le Totalitarisme Communiste, aussi infâmes soient-ils ! Je me propose donc de citer, ci-dessous, quelques propos de Molotov, cruciaux, de l’Histoire Soviétique…

Sur le massacre de masse des « élites » Polonaises à Katyn, par les Soviétiques, au printemps 1940 (pages 30 et 31) :

« Tchouev – L’Occident affirme que ce sont les rouges qui ont fusillé des officiers polonais dans la forêt de Katyn et non les Allemands.
Molotov – Ce n’est pas vrai, affirme derechef Molotov, mais, pour la première fois, il prononce les mots que voici : Peut-être y a-t-il eu quelque chose, mais ça…
Il n’a pas fini sa phrase et a changé de sujet. (Entretien du 19.04.1983). »

Pour moi, le plus intéressant dans cet ouvrage, concerne l’opinion de Molotov vis-à-vis des principaux dirigeants Bolcheviques (Communistes) Soviétiques, essentiellement : Lénine, Trotski et Staline (pages 75 et 76) :

« Molotov – (…) Je place Lénine plus haut que Staline, mais si à l’époque il n’y avait pas eu Staline, j’ignore ce que nous serions devenus. Staline a joué un rôle exceptionnel. Il a dirigé non seulement une armée, mais un pays en guerre. Lénine et Staline resteront dans les siècles. (Entretien du 09.05.1985). »

A propos de Trotski (page 116) :

« Molotov – (…) J’ai gardé ce sentiment que dans les premiers mois qui ont suivi la révolution d’Octobre, Trotski était bon. Il parlait avec force, il travaillait bien. Intérieurement, il était probablement instable, mais il y avait ce formidable élan… C’était un homme capable. Mais par la suite, la carrière [Molotov se met à bégayer un peu] l’a emporté. Et la tribune : c’était la première fois qu’il montait si haut. Il connaissait l’anglais, l’allemand, et, d’une façon générale, il avait la langue bien pendue. Il avait des lectures. C’est à bon escient que Lénine avait dit : Les plus remarquables sont Trotski et Staline. (Entretien du 09.06.1976). »

A propos de l’acte fondateur du régime, puis système Totalitaire Communiste : le coup d’État militaire du 25 Octobre 1917 (page 148) :

« Molotov – Un centre du parti, dont Staline était membre, a été créé à la veille de l’insurrection d’Octobre. Quant à moi, j’appartenais au Comité militaire-révolutionnaire qui avait été créé par le Soviet de Petrograd. Trotski était président du Soviet de Petrograd ; à cette époque, il se conduisait bien.
Une dizaine de jours auparavant, le Comité central s’était réuni, dans la clandestinité, bien entendu. Lénine était rentré à Petrograd, et à cette réunion secrète une sorte d’état-major de cinq membres a été désigné ; il devait être en contact avec certaines unités de l’armée et, évidemment, avec le Comité de Petrograd. En ma qualité de membre du Bureau du Comité de Petrograd du parti, j’ai été affecté au Comité militaire-révolutionnaire, organe officiel auprès du Soviet des députés des ouvriers et des soldats. Notre CMR siégeait à l’Institut Smolny, de même que la direction du parti et que Lénine. En fait, notre Comité a dirigé tous les aspects de l’insurrection pendant cinq, voire dix semaines, à compter des journées d’Octobre. Le Comité militaire-révolutionnaire ne dirigeait qu’en théorie ; il avait derrière lui le Comité central, le groupe du parti qui assumait la direction du Comité militaire-révolutionnaire. De ce CMR, je suis probablement le seul survivant de tous ceux qui se sont trouvés dès le début à l’Institut Smolny (…). (Entretien du 15.11.1984). »

Ici, Molotov semble avoir la mémoire courte, car la Collectivisation forcée, imposée par Lénine avait déjà conduit à la mort de 5 000 000 de paysans Russes en 1921-1922 (page 160) :

« Molotov – Peut-être Lénine n’aurait-il pas été aussi dur que Staline, mais le prestige et l’autorité de Lénine étaient immenses !
On dit maintenant que Lénine n’aurait pas fait la collectivisation avec les pertes humaines aussi grandes. Mais comment la faire autrement ? Je ne renie rien ; on l’a faite assez durement, mais de façon absolument correcte. (Entretien du 04.03.1978). »

En ce qui concerne le fameux Testament de Lénine et de son positionnement vis-à-vis de Trotski et de Staline (page 160) :

« Tchouev – Lénine faisait-il de tout un chacun des portraits meurtriers ?
Molotov – Non, il émettait des jugements extrêmement pertinents. Il ne pouvait pas faire dans la platitude. C’est à bon escient que Lénine a placé Staline et Trotski au premier rang. Deux hommes qui se distinguaient par leur talent.
Tchouev – Mais dans son testament, il critique tout le monde, même ceux qu’il a promus.
Molotov – Oui, tout le monde. Il avait apparemment conscience que le temps lui manquerait pour corriger et rectifier. Mais il fallait bien donner des indications pour qu’on sache dans quelle direction progresser (…). (Entretiens des 08.03.1974 ; 09.06.1976 ; 28.08.1981 ; 29.04.1982). »

Sur les insensées et meurtrières réquisitions forcées des récoltes agricoles ; et sur la notion d’opportunisme consistant à mettre la N.E.P. (Nouvelle Politique Économique) en place, afin d’éviter de risquer de perdre le Pouvoir, tout en maintenant la Terreur de masse, durant la période Léniniste (pages 163 et 164) :

« Molotov – Les mencheviks ont toujours affirmé leur point de vue sur ce que devaient être les relations commerciales. Lénine les critiquait : Vous êtes des contre-révolutionnaires, des salauds, des ennemis de la classe ouvrière ; mais en 1921 il a introduit la NEP.
La guerre civile ne permettait pas d’utiliser des méthodes de travail plus normales, c’est pourquoi on a institué ce qui a été appelé les réquisitions : sans barguigner, l’État prenait aux paysans ce dont il avait besoin. Si tu as davantage je te prends davantage ; celui qui a beaucoup, on lui prend tout, celui qui n’a rien, on ne lui prend rien. Il n’y avait pas d’autre issue. On s’est un peu emballé. Si bien que les paysans, après avoir tout supporté, se sont soulevés quand la guerre s’est terminée. Et pas seulement dans la région de Tambov, mais en beaucoup d’endroits. En janvier 1921, c’est-à-dire deux mois avant la NEP, Lénine a indiqué dans son article : « La Crise du parti », et cela dans un environnement d’opposition, qu’il fallait cimenter l’unité pour sauver la situation, faire la réforme de la NEP, c’est-à-dire concéder à la paysannerie la possibilité de faire commerce de ses produits. L’État lui confisquait tout son blé parce qu’il n’y avait pas de quoi nourrir l’armée et les ouvriers. Les ouvriers n’étaient pas encore très nombreux, mais l’armée était importante, c’était une condition de notre survie.
Lénine dit : Pour ce qui est de la paysannerie, nous en sommes arrivés au point où, si nous ne leur faisons pas des concessions, elle nous chassera. Et il s’est mis à introduire la NEP à toute vitesse : Faites des concessions, mais sous le contrôle de l’État et du parti. Oui, dans certaines limites. Par la suite, il a écrit : « Nous avons cédé, mais en gardant la mesure ». D’aucuns disaient alors : On court au capitalisme, on cède sur tout ! Est-ce pour cela qu’on s’est battu ? Voilà l’état d’esprit qui régnait. Certains ont quitté le parti. Ils ne comprenaient pas, ils ont cru que tout était fichu : on avait tout cédé, on allait vers le capitalisme donc, on avait échoué sur toute la ligne. Mais Lénine dit : « Il faut tout tenir en main ». (Entretiens des 14.08.1973 ; 14.01.1975 ; 11.03.1976). »

Sur le concept Idéologique Léniniste (pages 164 et 165) :

« Molotov – C’est l’intelligentsia qui apporte l’idéologie, mais seule la classe ouvrière est capable de vaincre. En cela réside, à mon sens, le legs essentiel de Lénine. (Entretien du 14.01.1975). »

Maintenant, Molotov est persuadé qu’eux, les Bolcheviques, avaient, comme le dit Molotov, « accrochés » la paysannerie, alors qu’en réalité, comme nous l’avons vu depuis le début, ils n’ont fait que de la persécuter, de la rendre exsangue et de l’exterminer (page 165) :

« Molotov – La force de Lénine est d’avoir révélé ce que Marx lui-même n’avait pas découvert. Il a su accrocher la paysannerie. Nous avons remporté la victoire dans un pays de paysans. Si nous, si la classe ouvrière ne s’était pas raccrochée à la paysannerie, tout aurait échoué. C’est bien comme ça qu’il fallait faire : s’accrocher au paysan pour frapper le koulak, frapper le petit propriétaire… (Entretien du 08.03.1975). »

Sur la nomination de Staline au poste de Secrétaire Général du Comité Central du Parti Communiste d’Union Soviétique, en avril 1921 (pages 172 et 173) :

« Molotov – En 1921 je suis devenu secrétaire du Comité central et ç’a été une surprise pour moi.

Molotov – (…) C’était après le Xe Congrès du parti. Lors du XIe, on a vu apparaître ce qu’on a appelé « la liste des dix », les noms des membres éventuels du Comité central, partisans de Lénine. En face du nom de Staline, Lénine avait écrit de sa main : « Secrétaire général ». Lénine avait organisé une réunion « fractionnelle » des dix. Il avait déniché une pièce non loin de la salle Sverdlov du Kremlin. On s’était mis d’accord : la réunion est fractionnelle, donc pas de trotskistes, pas d’opposition ouvrière, pas davantage de « centralisme démocratique », rien que des zélateurs sûrs des « dix », c’est-à-dire des léninistes. Avant le vote, il avait convoqué une vingtaine de représentants des organisations les plus importantes. Staline l’avait même reproché à Lénine : tenir une réunion secrète ou quasi secrète pendant le congrès faisait tout de même un peu fractionniste. A quoi Lénine avait rétorqué : « Allons donc, camarade Staline, n’êtes-vous pas vous-même un fractionniste chevronné ! N’en doutez pas, nous ne pouvons pas faire autrement aujourd’hui. Je veux que tout le monde soit bien préparé au vote, il faut prévenir les camarades pour qu’ils votent pour cette liste sans hésitation ni amendement. La « liste des dix » doit passer intégralement. C’est trop risqué de procéder à un vote normal ; on voudra ajouter à la liste celui-ci parce qu’il écrit bien, celui-là parce qu’il est bon orateur, ça diluera la liste et une fois de plus nous n’aurons pas la majorité. Comment gouverner dans ces conditions ? »
Et pourtant, au Xe Congrès, Lénine avait interdit les fractions. On a donc voté avec cette directive dans l’esprit. Staline est devenu Secrétaire général, ce qui a coûté beaucoup d’efforts à Lénine. Mais, bien sûr, il avait creusé cette question à fond. Il avait sans doute jugé que je n’étais pas suffisamment politique, mais il m’a maintenu dans les fonctions de secrétaire et au Politburo. Il avait évidemment conscience de son état de santé et se préparait à passer la main. Voyait-il en Staline son successeur ? Je pense que la chose a pu être considérée. Mais pourquoi avait-on besoin d’un Secrétaire général ? Il n’y en avait jamais eu auparavant. Peu à peu, le prestige et l’autorité de Staline se sont étendus bien plus que Lénine ne l’avait prévu, voire souhaité. Évidemment, il n’était pas possible de tout prévoir, et dans le contexte d’une âpre lutte, un groupe actif se soudait autour de Staline – Dzerjinski, Kouïbychev, Frounze et d’autres, des personnalités très diverses. »

Sur Lénine et Staline (pages 180 et 181) :

« Molotov – Bien entendu, Lénine se situe plus haut que Staline. Ç’a toujours été mon opinion. Plus haut sur le plan de la doctrine ; plus haut aussi par ses qualités personnelles. Mais sur le plan pratique, personne n’a surclassé Staline.

(…) Tchouev – Qui était le plus sévère, Lénine ou Staline ?
Molotov – Lénine, bien sûr. Il était rigoureux. Sur certains points, plus rigoureux que Staline. Lisez plutôt ses notes à Dzerjinski [le chef-bourreau de la Police Politique Léniniste : la Tcheka]. Il n’était pas rare qu’il ait recours à des mesures extrêmes quand c’était nécessaire. Il a ordonné d’écraser le soulèvement de Tambov, de brûler tout. J’étais présent à cette discussion. S’il en avait eu la possibilité, il n’aurait jamais toléré la moindre opposition. Je me souviens, il reprochait à Staline sa mollesse et son libéralisme. « Vous parlez d’une dictature ! C’est un pouvoir de bouillie de chat en guise de dictature ! »

Sur la notion de démocratie (page 182) :

« Molotov – (…) Quand il y allait de la révolution, du pouvoir des Soviets, du communisme, Lénine était intraitable. D’ailleurs, si nous avions dû prendre sur chaque question des décisions démocratiques, c’eût été dommageable pour l’État et le parti parce que alors, la question se serait éternisée : ce genre de « démocratisme » de pure forme n’aurait rien donné de bon. Il n’était pas rare que Lénine réglât lui-même les questions épineuses, en usant de son pouvoir discrétionnaire. (Entretiens des 23.11.1971 ; 03.02.1972). »

A propos du massacre de toute la famille impériale (femmes, enfants et employés, mais également les ascendants familiaux) de Nicolas II, sur ordre de Lénine (page 182) :

« Tchouev – On a dit que Lénine n’avait pas été impliqué dans l’exécution de la famille impériale en 1918, que l’initiative avait été prise par les autorités locales au moment de l’offensive Koltchak… D’autres prétendent que Lénine a voulu ainsi venger la mort de son frère [le frère aîné de Lénine, Alexandre Oulianov, avait été pendu après sa tentative d’assassinat du tsar Alexandre II].
Molotov – C’est une image farfelue que l’on donne de Lénine. Ça ne peut venir que d’esprits étriqués. Il n’y a même pas motif à s’interroger. C’est l’évidence même et ça ne pouvait pas être autrement. Ne soyez pas naïf. »

Sur l’aspect Totalitaire de la politique de « Dictature du Prolétariat » (page 182) :

« Molotov – On ne fait pas plus concret : fusiller sur place, un point, c’est tout !
Ce sont des choses qui se faisaient, c’est contraire à la légalité. Mais on était bien obligé. C’est ça, la dictature, la super-dictature. (Entretiens des 29.02.1980 ; 09.01.1981 ; 05.02.1982 ; 14.10.1983 ; 16.02.1985). »

A nouveau, à propos de la N.E.P. (page 204) :

« Tchouev – Lénine se proposait de prolonger la NEP ; n’avait-il pas dit que c’était quelque chose de sérieux et de durable ?
Molotov – Non, fait Molotov. Lénine a conçu le NEP comme un repli temporaire. Un an plus tard, en 1922, il a dit qu’il était temps d’en finir avec la NEP. « Nous avons reculé pendant une année, a-t-il dit. Maintenant, nous devons affirmer au nom du parti : Ça suffit ! Cette période s’achève ou s’est achevée. » (Entretien du 09.05.1985). »

L’incroyable et effroyable aveux de Molotov concernant la criminalité de masse du régime Soviétique (page 300) :

« Molotov – Staline a dit que nous avons déporté 10 millions de koulaks. En réalité, nous en avons déporté 20 millions. J’estime que la collectivisation que nous avons accomplie a été un grand succès. (Entretien du 18.12.1970). »

Molotov est tellement sûr de la validité de son Idéologie Marxisto-Lénino-Stalinienne, qu’il trouve même logique et cohérent que Staline lui impose de divorcer de sa femme, Polina Semionovna, pour des raisons totalement absurdes (page 313) :

« Molotov – J’étais encore ministre des Affaires étrangères. Un jour, au Comité central, Staline me dit : « Tu dois divorcer. » A la maison, c’est Polina Semionovna qui a dit : « Du moment que c’est utile pour le parti, il faut le faire. » Nous avons divorcé à la fin de 1948. Et en février 1949, on l’a arrêtée. Plus tard, Vychinski m’a dit qu’on l’avait accusée de préparer un attentat contre Staline. (Entretiens des 10.03.1977 et 29.09.1982). »

Molotov assume totalement la politique Terroriste et Génocidaire menée en U.R.S.S., dans les années 30, à propos des principaux Crimes de masse du régime Soviétique, déjà évoqués dans l’introduction de ce commentaire (page 322) :

« Molotov – Je suis responsable de cette politique et je pense qu’elle était juste.
Je reconnais que des erreurs ont été commises, qu’il y a eu des excès, mais dans l’ensemble, la politique était correcte. (Entretien du 17.08.1971) ».

Sur Dzerjinski, qui était le premier chef des tortionnaires (les tchékistes) de la toute nouvelle Police Politique : la Tcheka, créée sur ordre de Lénine ; sur Jaruzelski, le Dictateur Communiste de la Pologne dans les années 80 ; et sur Fidel Castro, le Dictateur Communiste de Cuba (page 323) :

« Molotov – (…) Les bolcheviks étaient rares parmi les Polonais. Mais il y en a eu tout de même. Il y a eu Dzerjinski. C’était un homme de grande classe. A l’époque, les Polonais étaient pires encore que maintenant. A mon avis, Jaruzelski nous a tirés d’affaire. Auparavant, Fidel Castro a été, lui aussi, une bonne surprise. (Entretien du 07.11.1983). »

Molotov est décédé paisiblement, libre et l’âme sereine, durant sa sieste du 8 novembre 1986.

Détails sur Conversations avec Molotov. 140 entretiens avec le bras droit de Staline

Auteur : Tchouev

Editeur : Albin Michel

Nombre de pages : 352

Isbn : 978-2226076502

Conversations avec Molotov. 140 entretiens avec le bras droit de Staline

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