Promenade conceptuelle dans l’oeuvre de Georges Orwell.
C’est Bruce Bégout le guide de la ballade.
Concept principal : la décence ordinaire des gens de peu..
Dans ses romans réalistes comme dans ses récits documentaires, George Orwell rencontre ces gens de peu, travailleurs ou marginaux. Ils possèdent la décence ordinaire, traduction de « common decency ». Il ne s’agit pas seulement d’une qualité morale, mais également un comportement social et une certaine estime de soi. George Orwell rehausse ainsi la vie ordinaire, là où Joyce et Miller la nivellent.
Orwell a construit ce concept en vivant parmi les déclassés. Esprit de mortification ? Non. Plutôt recherche de la rédemption par l’expérience de la vie des petites gens, même si au départ il a une certaine tendance à s’humilier.
L’analyse de Bruce Bégout est claire : « La découverte fondamentale d’Orwell est que la décence ordinaire est le revers de l’apparence indécence publique. » (p.16)
Lucide sur l’état du monde, Orwell a une joie de vivre intacte, jaillissant de sa vie quotidienne.
La conclusion qu’en tire Bruce Bégout vaut pour notre époque : « la redécouverte de la décence ordinaire des vies communes constitue l’unique espoir de la rénovation politique et sociale de l’Occident. » (p.124)
Appel à la révolution des hommes ordinaires ? Oui, mais comment faire ?
Bruce Bégout De la décence des gens ordinaires : un appel à la révolution des hommes ordinaires
– les hommes ordinaires achèteront-ils le livre qui parle d’eux ?
– quand ils l’auront lu quel effet cela produira-t-il ?
Le monde retient son souffle…
Votre question renvoie à la problématique de la littérature prolétarienne. Les personnes les plus concernées ne sont généralement, ni celles qui écrivent, ni celles qui lisent ( Henri Poulaille)Reste que Orwell s’est bel et bien immergé au sein de la population analysée. Mais peut-on transposer ces concepts qui datent déjà ? Bruce Bégout pense que oui. Et vous ?