Pour commencer son enquête, Eric Laurent se lance sur les traces d’Oussama Ben Laden dans les montagnes de Tora-Bora. Il aimerait bien y découvrir la fameuse base souterraine secrète d’Al Qaeda, hyper-équipée, avec des kilomètres de galeries, des salles de contrôle, de vastes entrepôts d’armes et de munitions et des entrées assez larges pour laisser passer des chars d’assaut. Mais les talibans ne lui montrent que quelques petites caches ou grottes où une poignée d’hommes peut trouver place en se serrant bien les uns contre les autres. Quant au « palais » de Ben Laden ce n’est qu’une pauvre maisonnette en pisé qui n’a même plus de toit ! Pas d’électricité. Pas de route. Aucun moyen de communication moderne. Comment une opération aussi sophistiquée que celle des attentats du 11 septembre aurait-elle pu être organisée depuis ces montagnes perdues ? Un premier doute s’empare du journaliste. Puis, quand il remonte une autre filière, celle de l’argent et des capitaux, il découvre un incroyable délit d’initiés couvert par la SEC, le gendarme de la bourse américaine. Quelques jours avant l’attentat et jusqu’aux dernières heures, des spéculateurs avaient pris des milliers de « putt open » (actions jouées à la baisse) sur « United Airlines » et « American Airlines » et empoché des millions de dollars. Comment avaient-ils été informés ? Pourquoi la SEC n’a pas réagi ? Et les doutes continuent de s’accumuler avec les listes des pirates de l’air données par le FBI et même celles des passagers des avions, toutes fausses. Les kamikazes auraient été entrainés sur des bases de l’armée de l’air américaine, ce que celle-ci rejette parlant, d’identités dérobées. En mai 2001, le MI6 britannique et les services secrets allemands avaient prévenu la CIA que des détournements d’avions étaient en préparation. Aucune réaction. Et quelques mois avant les faits, les Américains avaient organisés des exercices de simulation avec détournement d’avions et attaque du Pentagone et des tours du WTC. Bizarre, vous avez dit « bizarre » ?
« La face cachée du 11 septembre » est le résultat décevant de l’enquête d’un journaliste d’investigation qui est allé frapper à toutes les portes possibles des États-Unis à l’Arabie Saoudite en passant par l’Afghanistan, le Pakistan et le Qatar pour essayer de faire la lumière sur un drame qui coûta la vie à plus de 3000 personnes et détermina toute une suite d’évènements aux conséquences terribles (guerres, lois liberticides, reculs démocratiques, etc.) Il a interrogé des chefs d’État, des responsables de toutes sortes et nombre d’honorables correspondants de services secrets et n’a jamais obtenu de réponses satisfaisantes à toutes ses questions. Le NORAD était ce jour-là en alerte maximum en raison d’un exercice. Les avions de chasse pouvaient aisément intercepter et abattre les avions détournés. Aucune réaction non plus. Pourquoi l’ordre n’a-t-il pas été donné ? Idem pour le rôle particulièrement trouble de l’ISI pakistanais, des services secrets américains, CIA et autres. Le lecteur ressort de ce livre passionnant avec encore plus de doutes sur la version officielle qu’il n’en avait avant. Rien ne tient la route dans le narratif que les médias nous ont servi. Et encore l’auteur a-t-il laissé de côté tous les aspects techniques abracadabrantesques de cette sombre affaire ! Il termine d’ailleurs son enquête sur un aveu d’impuissance total, comparant ce drame à l’assassinat du président Kennedy : « L’assassinat du président américain en 1963 demeure un mystère entouré de mensonges ; le 11 septembre, lui, reste un ensemble de mensonges, entouré de mystères. » Saura-t-on un jour la vérité ? On peut raisonnablement avoir des doutes…
4/5
Détails sur La face cachée du 11 septembre (Eric Laurent)
Auteur : Eric Laurent
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 275
Format : 11X15