C’est véritablement ému et émervellé tout à la fois que j’achève – et tiens aussitôt à partager mes sentiments – le livre de monsieur Erick MAUREL – procureur, – qui sous le titre « PAROLES DE PROCUREUR » (Gallimard janvier 2008) nous offre un voyage initiatique dans un monde judiciaire surprenant que l’auteur décrit ou souhaite baigné d’un humanisme judiciaire qui constitue à l’évidence sa quête intime.
Il nous présente ce que peut être la démarche d’un procureur face aux situations de souffrances et de misères qu’il doit examiner avant de prendre une décision en s’étant libéré du doute, il nous explique ce qu’est le quotidien de son métier avec sa violence et comment il faut intervenir quand le racisme, le terrorisme, les violences urbaines se déchaînent, il nous entraîne dans des univers ignorés épouvantables parfois et si simplement humains, il nous expose sa vision de ce que pourrait être la prison dans un système qui s’évertue à trouver le sens des peines prononcées quand c’est de temps à autre à la folie et à la question du jugement et de laresponsabilité pénale des malades mentaux criminels qu’il faut répondre…
Il parle de ces justiciables frères en humanité, selon son expression, et affirme une volonté de mettre au centre de la mécanique judiciaire l’Homme.
C’est un livre sur la justice à mettre entre toutes les mains citoyennes, y compris nos élus et un ouvrage qui, cela se fait rare, proclame le bien fondé des valeurs républicaines avec simplicité.
Paroles de procureur de Erick MaurelÉtiquettes : Erick Maurel, judiciaire, justice, malades mentaux, Paroles de procureur, prison, procureur, responsabilité pénale, violence
Ce livre peut-il faire l’objet d’une critique négative…? Apparemment non d’après ce que je lis ici.
Mais le droit a-t-il vocation a être humaniste ou juste? Doit-on supprimer les prisons au titre qu’elle prive de liberté? Doit-on exonérer de responsabilité pénale un chef d’état alors qu’un individu quelconque, dans la même situation aurait été condamné??
En quoi le point de vue d’un procureur peut-il être validé en sachant qu’il appartient lui-même à cette machine judiciaire, pourquoi condamner un monde auquel il appartient en s’accusant soi-même?
Je pense que nulle critique objective ne peut être extraite de cet acte littéraire. Mais je me risquerais bien à le lire pour cibler l’hypocrisie du milieu!
« Ce livre peut-il faire l’objet d’une critique négative…? Apparemment non d’après ce que je lis ici. »
pourquoi devrait-on se livrer à la critique négative d’un livre si l’on a apprécié celui-ci? vous ne pouvez juger un livre si vous ne l’avez pas lu; et de même pourquoi parler d' »hypocrisie de milieu »? ce « milieu », comme vous le dites, n’est pas plus hypocrite que n’importe quel « milieu » !!
Un livre qui traite un sujet aussi polémique ne peut avoir qu’une seule réalité… La vôtre??
restons calme et tolérant ; l’ouvrage d’ailleurs nous y invite. A l’attention de Innocence pourquoi partir d’un a priori ? La démarche de découvrir ce que pense et dit ce procureur est en tous cas intéressante et lui-même annonce son propos comme l’ouverture à un dialogue avec le lecteur.
Un dialogue avec le lecteur ou une manipulation du lecteur?
Avec les faits qui nous entourent, l’affaire d’Outreau, la réforme des pôles de l’instruction, la diminution des postes des juristes, le divorce par consentement mutuel qui évite le tribunal… La justice, aujourd’hui, fait l’objet de bien de controverses, de médisances, d’altérations… Et si le procureur voulait pérenniser tout cela? Cette volonté est-elle franche ou intéressée?
Gilheal, j’aimerais « tant » suivre ton calme et ta tolérance, mais cet ouvrage est encore trop cher pour mes a priori (13 euros minimum aïe aïe aïe)
« restons calme et tolérant »
comme un procureur quoi!
Il est amusant de noter, Innocence, que vos critiques et vos « a prioris » son exactement ceux qu’Erik Maurel tente de faire évoluer et se propose de contredire par son témoignage.
Je dis cela après lecture du livre, ce dernier est bien sûr critiquable et attaquable sur de nombreux points, mais n’est-il pas plus constructif de le faire après l’avoir lu ?
Si je me suis fait quelques réflexions à la lecture, je ne me lancerai pas ici dans la critique d’un milieu que je connaissais mal et que j’ai découvert avec plaisir à la lecture de ce livre mesuré, laissant une large part à la contradiction légitime et à la remise en question.
Si le sujet vous intéresse (et ça semble être le cas) je vous conseille d’essayer de l’emprunter en bibliothèque…
La suppression des juges d’instruction conduit inéluctablement à une réflexion sur le statut, les compétences ,la place dans l’institution judiciaire des procureurs de la République et sur ce point je conseille la lecture du livre « Paroles de Procureur » de Erick MAUREL Notre pays est-il suffisamment mur et responsable pour accepter l’idée moderne de procureurs indépendants ? De quelle indépendance s’agirait-il, quelles en seraient les contre-parties pour les avocats ?