Chirurgien-dentiste en retraite, Lucien Jarozeau constate à sa grande stupéfaction qu’au lieu d’être éploré par la perte d’Iris son épouse, il est plutôt satisfait et presque heureux de sa nouvelle condition de veuf. Pourtant sa femme était douce, aimante et compréhensive et n’avait rien de la mégère acariâtre. Dans l’espoir d’obtenir une explication pour cet étrange état d’esprit, il décide de consulter un psychiatre puis de voyager sur le « Queen Elizabeth II », dernier paquebot transatlantique. Aux Etats-Unis, il retrouve une jeune collègue, Sue, férue de tout ce qui est français, avec laquelle il a partagé ses travaux de recherche sur l’évolution de la troisième molaire à travers les siècles. Il la ramène en France pour un nouveau départ.
« Le veuf joyeux » n’est pas vraiment un roman au sens classique du terme, mais plutôt une suite d’observations, de portraits et de descriptions de comportements divers. Il n’y a pas vraiment d’intrigue, si ce n’est que très vaguement esquissée. Ainsi le lecteur attend-il en vain le récit de la visite chez le psychiatre ou celui de ses retrouvailles avec Sue. Avec son style inimitable fait d’humour, de drôlerie et de légèreté, notre moraliste espiègle passe d’un sujet à un autre, d’un personnage à un autre. Il se moque de nos travers, de nos manies, des modes idiotes et réussit même le tour de force d’accumuler les poncifs et autres termes convenus ou à la mode pour en démontrer la plus complète absurdité. Le lecteur rit et sourit beaucoup en se lisant cet ouvrage un peu ancien (il date de 1981), mais pas si démodé que cela au bout du compte. Le snobisme, les modes idiotes, les sottises ou barbarismes n’ayant fait que croitre et embellir au fil des ans…
4,5/5
Détails sur Le veuf joyeux (Pierre Daninos)
Auteur : Pierre Daninos
Editeur : Julliard
Nombre de pages : 234
Format : 11X15