Le Golem (Gustav Meyrink)

Critique de le 16 juin 2025

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (1 votes, moyenne: 4,00 / 5)
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Fantastique, horreur

Le narrateur, qui croit s’appeler Maître Pernath et pense être tailleur de pierres précieuses et de camées, ne parvient plus du tout à dormir. Il rêve d’une grosse pierre lisse et glissante ressemblant à un morceau de graisse. Il vit à Prague dans une modeste ruelle du ghetto juif. Son voisin du dessous, Aaron Wassertrum est un brocanteur très laid et très curieux qui vit avec sa fille Rosina âgée de 14 ans. Pernath remarque en la croisant dans l’escalier qu’elle est trop jolie pour avoir été conçue par ce bonhomme contrefait, aux yeux globuleux et au teint de cire jaune. Ses autres voisins sont Loisa et son jumeau Jaromir sourd-muet, tous deux âgés de 15 ans. Ils vivent avec une vieille femme qui exerce la profession de laveuse de cadavres. Et voilà que Pernath rencontre Charousek, jeune étudiant en médecin, qui prétend que le brocanteur misérable est en réalité millionnaire et que son fils, le docteur Bassory n’est qu’un vulgaire escroc qui passe son temps à pratiquer des opérations du glaucome (iridectomies) qui n’ont pas lieu d’être mais qui lui permettent de s’enrichir. Mais l’étudiant prétend avoir un plan pour mettre fin à tout cela…

« Le Golem » est un roman fantastique datant de 1915 qui laisse une étrange impression lors de sa lecture. Rien n’y est défini. Tout est fluctuant, fugace, vu à travers le miroir d’une sorte de folie ambiante. Les personnages évoluent dans un monde où les rapports et les relations qui les régissent leur sont incompréhensibles, où ils sont livrés, impuissants, à des forces inconnues, comme dans un cauchemar. La vie est un mystère irrésolu, un labyrinthe dont on ne connaît pas la sortie et ce qui les y attend. Le lecteur nage en fait dans un univers pré-kafkaïen. En lisant toute la partie racontant l’interrogatoire et l’internement du personnage principal, on ne peut que faire le rapprochement avec « Le Procès », publié lui dix années plus tard. Le Golem, ce monstre de la mythologie juive, fait d’un peu de glaise, au visage lisse et au regard fixe, qui apparaît mystérieusement certaines nuits et disparaît de même, laissant derrière lui des morts inexpliqués, est évoqué sans être vraiment le personnage principal de cette histoire. La ville de Prague l’est plus avec une ambiance lourde et une description flottante elle aussi. À la fin de l’ouvrage, le quartier juif étant réhabilité, Pernath ne retrouve plus rien, pas même les personnages du début. Très inspiré de la kabbale, de la théosophie et de l’ésotérisme, ce roman fantastique et symbolique est encore agréable à lire de nos jours même s’il pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses.

4/5

Détails sur Le Golem (Gustav Meyrink)

Auteur : Gustav Meyrink

Editeur : Marabout

Nombre de pages : 317

Format : 11X15

Le Golem (Gustav Meyrink)

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