La Vendée de la mémoire (Jean-Clément Martin)

Critique de le 20 juin 2025

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (1 votes, moyenne: 3,00 / 5)
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Essais Histoire

En 1800, Napoléon est assez perplexe devant les conséquences du génocide vendéen. Il dit lui-même vouloir « faire disparaître les vestiges de la guerre, voir les habitations relevées, l’agriculture prospère et les cœurs réunis par l’oubli du passé. » Il lance la création d’une ville de 10 à 15 000 habitants en lieu et place de La Roche sur Yon qui devra s’appeler « Napoléon ». (28 août 1804) alors que cet endroit n’était plus que ruines. Il tient à être présenté comme le pacificateur de l’Ouest et cherche surtout à ce que ce drame ne se reproduise plus. L’ancien bourg ayant été presque totalement incendié et ne comptant qu’une trentaine de familles, deviendra une véritable préfecture avec casernes, tribunal, théâtre et collège. Il faut également entièrement revoir le réseau routier avec des axes larges et droits pour en finir avec la guerre des chemins creux. Napoléon propose également d’indemniser (partiellement) les survivants sinistrés pour les inciter à reconstruire ou à restaurer les maisons. Quelques premiers textes décrivant les guerres de Vendée commencent à circuler sous le manteau. En 1814, les « Mémoires de Madame la Marquise de La Rochejaquelein » sont interdits de publication par Napoléon. De plus, la conscription forcée recrée un mouvement de résistance avec attaques de gendarmeries et de perceptions. Le sinistre scénario de 1793 va-t-il se rejouer ?

« La Vendée de la mémoire » est un essai historique qui porte sur les suites et conséquences du « populicide » vendéen. Il aborde la période 1800 – 2018, sans aborder le moins du monde la réalité des évènements de la Vendée militaire. Jean-Clément Martin tient à montrer comment la région a gardé le souvenir des massacres, la plupart du temps par tradition orale, de génération en génération. Il fait la recension des monuments, chapelles, calvaires et autres modestes stèles érigées en Vendée pour ne pas oublier. Il explique le rôle des associations, celui du bicentenaire de la Révolution qui célébra 1789 en oubliant les horreurs de la Terreur de 1793. Et c’est là que des historiens contestataires comme Reynald Sécher purent enfin faire entendre une autre voix jusque dans les universités. La vérité longtemps mise sous le boisseau par Michelet et tous les autres historiens « officiels » apparaissait enfin au grand jour. Martin semble presque le regretter, tout comme il fait la fine bouche devant le succès du spectacle du Puy du Fou qui attire les foules depuis des années et commença justement en voulant réhabiliter la mémoire vendéenne. Il conteste aussi l’emploi du terme « génocide ». Et le lecteur se demande bien pourquoi certaines souffrances seraient plus sacrées que d’autres. Il notera aussi que l’évaluation de 600 000 morts serait exagérée et devrait être ramenée à 220 000. Mais est-ce bien important ? Le chiffrage des victimes ne sera sans doute jamais exact. L’important reste la réalité de faits longtemps niés ou minimisés. Les totalitarismes finissent toujours mal.

3/5

Détails sur La Vendée de la mémoire (Jean-Clément Martin)

Auteur : Jean-Clément Martin

Editeur : Seuil

Nombre de pages : 336

Format : 11X15

La Vendée de la mémoire (Jean-Clément Martin)

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