Hartog, richissime homme d’affaire, est aussi connu pour sa tendance à la philanthropie. Il ne fait travailler que des handicapés dans ses entreprises, mais aussi dans sa domesticité. Sa cuisinière est épileptique, son chauffeur est boiteux, son jardinier n’a qu’un bras, sa secrétaire particulière est aveugle et son majordome fait de l’ataxie locomotrice. Pour s’occuper de « sale môme », le petit Peter, son embarrassant neveu, il est allé chercher une certaine Julie Ballanger dans un hôpital psychiatrique tenu par le Docteur Rosenfeld. Mais à peine arrivés dans le parking souterrain de son immeuble, Hartog est attaqué et molesté par un individu qu’il dit connaître, vu que c’était son ancien associé, un nommé Fuentes. Le lendemain, Julie emmène Peter jouer au jardin du Luxembourg. Elle se retrouve kidnappée avec l’enfant par un certain Bibi. Julie n’a pas l’intention de se laisser faire. Mais qui est derrière ce traquenard qui se complique avec la participation de tueurs patentés ?
« Ô dingos, ô châteaux » n’est pas du tout un roman policier au sens classique du terme mais plutôt un roman noir dont l’intrigue fort simple pourrait tenir au dos d’un timbre poste. En gros, Hartog est une crapule qui ne doit son succès qu’à la traitrise et qui veut parachever son œuvre. L’ennui, c’est qu’il va avoir affaire à une folle dingue qui ne réagira pas du tout comme il l’avait prévu. Et tout le roman tourne à la narration d’une très longue traque et fusillade où les gens s’esquintent, se blessent et mettent un temps fou avant de mourir. Il faut bien remplir les deux cent pages de cette opus un peu poussif et parfois même un brin ennuyeux. Le parti pris de ne raconter que des actions et de ne décrire que des paysages et aucun sentiment devrait permettre de donner plus de rythme à la narration. Ce n’est pas vraiment le cas. Cela se veut visuel, cinéma coup de point, voire Tarentino avant l’heure. Les personnages sont caricaturaux, insignifiants et presque sans intérêts. On peut faire un détour, car cet opus est loin d’être le meilleur de Manchette.
3/5
Détails sur Ô dingos, ô châteaux ! (Jean-Patrick Manchette)
Auteur : Jean-Patrick Manchette
Editeur : Folio
Nombre de pages : 198
Format : 11X15