Schizophrénie Majeure

Critique de le 7 juin 2009

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (9 votes, moyenne: 3,44 / 5)
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Vos textes

Il s’appelait david Equihem, et la seule chose qu’il me resta de son passage à l’acte, ce fut son parfum de prostitution_une suave odeur d’occitane au thé vert, et une simple liberté corporelle inassouvie. Un jeune homme de vingt sept ans, qui me tire un sourire en se levant du lit dans lequel je restai couché_un sourire cachant la réalité d’un jeune homme, qui à un moment précis de sa vie, vivait de mauvaises passes et qui s’en dévalorisait à mes yeux. Des moments où l’on n’a plus l’estime de soi, où plus rien ne semble avoir d’importance. Il aimait m’abandonner à son corps, comme à sombrer dans l’alcool puis la drogue_sans pour autant en vendre son âme. Il aimait me suicider sa part de ciel bleu, que de jour comme de nuit je m’y noyais avec lui_dans les litres de whisky, et la fumée enivrante du hashish brûlé.

Notre couple n’était pas très atypique de notre époque, j’étais étudiant en lettres et philosophie moderne_qu’il était étudiant à la faculté de droits par ses décalages de sobriété, puis essayiste de l’art moderne et corporel dans ma propre littérature. J’étais son maître d’œuvre, sa main ouvrière, son amant_qu’il m’était de suite devenu inspiration, chaire palpable et envie d’avenir. Nous étions simplement deux jeunes hommes émancipés délibérément, coincés entre les limites d’une odieuse réalité qui nous empêchait de réaliser nos multiples aspirations_mis à l’écart de l’idéalisme du monde réel, créée et défendu par les anciens et sur lequel notre génération n’exerçait le plus souvent qu’une influence indirecte : malgré nos espoirs, nos revendications et colères qui découlent d’une réalité dominée par la politique. Mais la réalité en rattrape vite les choses, qu’une odeur d’eucalyptus flottait dans l’air_très vite oubliée par ce parfum de tabac grillé, dont la fumée recraché par Equihem qui s’est posté à la fenêtre grand ouverte, arrivée à mon nez malmenée par un doux et léger froid de début d’hiver. « Que nous restera t-il ? », Equihem, que je préférais toujours appeler ainsi par son nom de famille, ne me répondit pas_et qu’il continuait à pomper sur la cigarette.

« — Que nous restera t-il, que je lui en reposai la question à laquelle il n’était pas pressé de répondre_Equihem.

— Sans doute pas grand-chose. »

Ils habitaient dans un vieil immeuble, sous les toits du centre ville_avec le minimum de confort. Un lit, une petite télévision, un petit coin cuisine, une table qui servait aussi de bureau et les toilettes sur le palier.

« — Est-ce que l’on va devoir fuir.

— Pas pour le moment, mais j’espère que nous ne sommes pas les seuls à en comprendre ce qui est en train de se passer. »

Puis il jeta le mégot aussi loin qu’il était pincé du bout des doigts, et referma la grande fenêtre avant de me rejoindre dans ce grand lit, que nous avions placé contre le mur mansardé. Il me rejoignit en se glissant sur la couverture et m’en demanda s’il me plaisait encore_puisqu’il m’en fallait ainsi placer mes héros littéraire dans le temps et l’espace qui leur en sont propre. Equihem quitta la pièce principale en laissant la porte entrebâillée_et l’on pouvait entendre son urine couler et goutter sur le fond jaunâtre et aquatique de la porcelaine des toilettes, qui se trouvait sur le palier. Puis il rouvrit la porte, les charnières grinçantes sur le rythme d’un nouveau remplissage d’eau_et finit par s’asseoir sur le bord du lit, en y remontant son genoux au menton, le pied droit écrasant le bord du matelas. Il récupéra ses chaussettes, qu’il enfila, puis debout_simplement vêtit d’un caleçon noir, je me mis à le suivre bêtement du regard en sachant ce qu’il était en train de faire, me fuir. Equihem enfila son pantalon, puis il y enfonça la main pour y ranger son maillot. « Ça y est, tu sors encore, où vas-tu aller cette fois ci », il dédaigna à me répondre qu’il récupéra son pull noir sur la chaise. « Que sommes nous en train de vivre_Equihem ! » S’étant rapproché de la porte principale de la pièce, il retira son manteau de cuir du petit portemanteau qui n’était que deux simples crochets crochetés au mur, puis il se retourna vers moi qui ne cessai de le regarder. Nous étions peut-être en danger, de part ce que notre relation présentait, ce qui manifestait les attaques et les critiques, qui se manifeste quand l’air érotique qu’elle fait naître, se produisent essentiellement des abus politique, familial et des phénomènes de corruption. « La mélancolie », me répondit-il sans y trouver la moindre explication, à ce que toute la jeunesse vivait dans une certaine nostalgie de nos aînés_et dont le parti de l’extrême nationalisme commençait à séduire par sa nouvelle idéologie intransigeante, la jeunesse aux nouveaux esprits. Je me relevais, et m’adossais contre le mur en y remontant l’oreiller_je fixais son regard, qu’il se pencha pour m’embrasser comme dans un moment où l’on croit ne plus le revoir. Ma main posée sur ses cheveux rasés_elle glissa sur son visage dont les traits de sincérité furent sombreusement marqués par l’absence partielle d’éclairage dans la pièce principale. « J’arrive », ajouta t-il, puis derrière lui, il ferma la porte sur ses pas.

Equihem vivait d’autant plus la nuit, que mes journées ne pouvaient s’écourter pour rester avec lui. La journée, je suivais les cours à la faculté des lettres, mais depuis un certain temps les bancs d’examens furent solennellement désertés : à cause de ce nouveau gouvernement qui venait de mettre à mal et de censurer les propos tenus et conférencés par un professeur agrée de philosophie, qui tentait de part des exemples concrets et précis de l’histoire littéraire et politique, de mettre en garde la nouvelle génération, qui au futur sortirait diplômé de cette faculté_sur les doctrines dictatoriales et gouvernementale qui mettaient peu de temps à mettre bon nombre d’étudiants et de professeurs, l’un contre l’autre. Un futur gouvernement qui avait déjà ses théologiens et idéalistes du parti au sein des mouvements scolaires, et qui mirent peu de temps à se répandre au travers du pays. Equihem et moi, comme un certain nombre d’étudiants aidés par le système professoral, nous faisions partis de ceux qui comprenaient, et qui travaillaient sur la thèse de cette nouvelle désillusion_que l’on osait appeler le désoeuvrement de la jeunesse.

Mais pour ce soir, la substance nous faisait défaut. On en manquait, mais je pouvais m’en passer_qu’il me laissa seul, ici dans cette petite chambre, que je me devais de l’attendre et d’avoir confiance. Equihem n’alla pas bien loin pour s’en procurer. Il attendit un court instant devant la porte bleue de l’entrée, enfonça ses mains dans les poches de son cuir après l’avoir fermé_puis il traversa la rue et se posta sur le trottoir d’en face comme un chasseur guettant la moindre proie à intercepter, lui-même au passage était surveillé. Il y faisait très attention à cela, quand un jeune magrébin intercepta son regard et se mit à l’emporter dans une marche non amicale. J’écrivais et Equihem dealait ce qui en ces jours pouvait m’inspirer. Il marcha sur le long trottoir de l’avenue avec un parfait inconnu, qu’on s’en serait pris à leur jeu de la mauvaise et fausse connaissance.

« — T’en cherches pour combien, lui demanda le jeune magrébin dont le stock semblait à son langage, illimité.

— Dix billets, lui répondit Equihem, j’ai que ça. Avoua t-il sans pour l’instant en montrer la couleur de l’argent.

— Herbe, shit, pilule, poudre, qu’est ce tu veux ? Insista le jeune homme, en continuant de le faire avancer. Viens. »

Le jeune homme aux cheveux court l’emmena dans une rue_où les néons des devantures illuminaient le ciel, comme les étoiles qu’il n’y avait plus depuis longtemps. Cette ville était devenue comme fantôme_que les gens et le ciel plongèrent avec elle dans la défaillance causée par un seul homme. Cette rue était bondée de vie, qu’il n’y avait vraiment pas grand monde_quelques hommes restaient sur le trottoir comme des gardiens postés devant certains cafés de la rue. Essentiellement, tout s’y passait à l’intérieur. Le jeune homme arriva avec Equihem, qu’il le mit en garde et le fit attendre devant l’entrée grande ouverte d’un café-restaurant d’où s’échapper un grand fond sonore_et le jeune magrébin s’effaça dans la foule qui se tasser jusque dans l’entrée. Equihem se mit à attendre, laissant ses mains dans les poches, jouant sur l’impatience instaurée et souffla du temps qui commençait à faire long_qu’il se retourna face à la grande vitrine colorée, puis la porte grande ouverte. Soudainement, une jeune femme haut perchée sur des talons semblait tituber au point de s’en retenir à la poignée de la porte vitrée. Elle semblait plus jeune que lui, qu’elle s’en permettait de lui en faire une certaine morale. « Mais qu’est ce tu fous là, mon gars, rentre, allez viens », lui dit-elle, dont l’odeur d’alcool qui s’évaporait de par son souffle épuisé et ce temps frisquet, lui arrivait au nez. Equihem continua à la regarder sans insistance, puis elle s’effondra du talon gauche, qu’elle se tordit vraisemblablement la cheville. Elle n’eut oser se rattraper à lui, qu’elle leva la jambe en s’appuyant d’une main posée sur le mur briquets de l’entrée. La jeune femme remit correctement le laçage de sa chaussure, puis elle remonta la bretelle de son soutien-gorge qui venait de glisser de son épaule. Le jeune magrébin arriva enfin à se frayer un chemin et la bouscula pour sortir du café où l’attendait encore Equihem.

« — Putain, allez pousses toi_bordel ! Agit verbalement le jeune homme en la poussant d’une main, qu’elle se sentit de plus attirée par l’attraction terrestre qu’elle s’échafauda de l’autre talon.

— Oh, fais attention, lui répondit la jeune femme qui se trouvait prostituer sur le trottoir. Nan, mais ça va pas. Ajouta t-elle, en remontant son sac sur l’épaule pour un peu plus de prestance.

— Nan, t’es folle ou quoi. Toi, fais attention comment tu me parles. S’interposa le jeune homme, entre la jeune femme et Equihem, qui ne lui répondit rien_mais qui restait aux aguets. Un jour ou l’autre, ça va mal se finir nous deux, renchérit le magrébin en la montrant du doigt. Allez casse toi, pétasse ! »

Mais la jeune femme resta devant le café, que Equihem et l’autre jeune homme s’en éloignèrent pour une plus grande indiscrétion_tout petit comité étant surveillé_le jeune homme à la peau mate se figea devant lui, en gardant la main dans la poche de sa veste. Equihem trempa la sienne dans la poche arrière de son pantalon. Il détenait les dix billets au creux de sa main, que l’autre lui tendit la sienne avec au plein milieu_la substance recherchée enveloppé dans un morceau d’aluminium. Equihem posa soudainement sa main sur celle tendue face à lui, puis il lâcha les dix billets et empoigna la proposition acceptée du dealer. « S’il te faut quelque chose, tu sais maintenant où me trouver », ajouta le jeune homme. La substance en poche, dont il en gardait la main au fond de celle-ci_il quitta le jeune dealer, qui aussitôt fut rejoint par quelqu’un d’autre qui devait certainement rechercher la même chose. Equihem regarda la jeune femme qui était restée devant le café, il continuait à marcher, qu’une de ses amies en sortie du bar et lui en fit bras dessus, bras dessous. Il n’en jeta qu’un seul coup d’œil, que les voix aigues et désenchantées des deux jeunes femmes s’envolèrent dans le silence nocturne_comme des cris. « Salopard ! » Cria la jeune femme que son dealer avait bousculée, « enfoirer ! » s’insurgea son amie, puis elles se mirent à courir comme deux gazelles boiteuses sur des hauts talons. « Enculer ! » ajouta la jeune femme, en dépassant Equihem, qui se retourna lors de leur passage_mais il ne prit aucun parti à cette altercation, qu’il décida simplement de rentrer.

L’heure en était sur les minuits moins dix, que Equihem n’était qu’à quelques pas de l’entrée de l’immeuble_qu’il en avait refait le trajet inverse en y gardant les deux mains enfoncées dans son manteau de cuir. Son regard se glissa soudainement par prudence sur deux véhicules, qui filaient vers le centre ville_il se retourna pour les voir mourir dans la nuit, puis il arriva enfin. Il en avait gardé les mains dans les poches, qu’il poussa la porte de l’entrée avec la force du dos épaulé du coude droit, et disparut dans le noir profond du hall d’entrée_où il grimpa précipitamment les marches.

Epoumoné_Equihem entra dans la pièce principale, en y fermant calmement la porte à clé derrière lui. Je savais que c’était lui, que j’en restais allongé dans le lit, la fine couverture passée entre les jambes, remontée jusqu’aux épaules, empoignée des deux mains. Il retira sa veste de cuir qu’il accrocha sur le crochet, se dirigea dans le fond de la pièce, sans en prévenir de son avancée et se posta debout face à la grande fenêtre_illuminée d’une nuit sombre et orangée. Il resta un court instant face à celle-ci, sans en bouger. Puis il me regarda, et se mit à marcher à petit pas_dégageant sa tête du pull qu’il jeta sur le bord du lit, et il en resta debout pour désenfiler ses chaussettes. Il garda son pantalon_et resta devant cette fenêtre le temps de s’y repasser la main dans celui-ci. Equihem me regarda, puis il traîna avec lui la petite table et s’assied enfin sur le bord du lit. Je regardais son profil sérieux quand il retira de sa poche le petit morceau d’aluminium, et qu’il en regarda le contenu_puis il me demanda de lui donner sa petite boite à tabac qui se trouvait de l’autre côté du lit_que je dûs m’étaler sur le lit, et tendre le bras pour lui attraper. Il se retourna, que je la lui tendit_et me rapprocha de lui pour mieux voir ce qu’il faisait_puis il me donna un morceau de carton et m’en demanda d’en faire un toncar. Equihem ouvrit la boite, que je fis rouler le carton entre mes doigts_il en sortit une longue feuille à rouler qu’il posa sur la table et prit une pincée de tabac, qu’il posa sur la feuille avant d’en étaler la substance. Il lui donna le morceau de carton roulé, qu’il mit entre les lèvres_puis il ouvrit la boule d’aluminium et en retira une tête d’herbe, laquée ou brillante de verres pilés. Une assez grosse pour m’emmener avec lui. Je restais allongé, la tête posée sur l’oreiller pour le regarder faire_Equihem tenait l’herbe du bout des doigts, qu’il émietta sur le tabac. Je sortis la main de sous la couverture et la posa sur sa cuisse_qu’il récupéra le toncar, et le posa sur la feuille. Puis il fit rouler celle-ci entre les doigts_comme une orchestration des pouces et index de chaque main en se passant la langue sur les lèvres. Equihem lécha la partie collante de la feuille, et le tout prit la forme d’un cône qu’il porta aussitôt à la bouche. Il l’alluma, et en tira une première bouffée avant de le retirer de sa bouche et d’en brûler une nouvelle fois l’extrémité avec le briquet que je lui avais donné. Allongé derrière lui, il se recula sur le lit_et je laissai ma main sur sa cuisse se balader au rythme de sa respiration. Il posa le bédo dans le cendrier qui se trouvait à mon côté sur la couverture_qu’il recracha la fumée vers le plafond. Ma main se traînait sur les cinq boutons de son pantalon, puis elle continua son ascension_dépassant la taille et recherchant la faille pour se poser sur la peau de son torse, qui je le sais est quelque peu parsemée de tâches de rousseurs. J’extirpai à peine son maillot du pantalon pour y passer la main_tirant dessus, qu’il récupéra le joint posé dans le cendrier pour y tirer une nouvelle bouffée_le ralluma avec le briquet, puis il me le fit passer avant de s’affaler sur le dos et sur mes jambes. Je tirait une première aspiration, en garda celle-ci aux pleins poumons asphyxiés_en soutira une autre aussitôt recrachée, et récupéra le briquet dans la main de Equihem_cela non sans force d’une souplesse d’exaltation. Je le rallumais avec le briquet, qu’il s’étendit le bras le long de mon corps dénué_mais soupirant, que je lui en demandais. Il ne m’en répondit pas pour le moment, où une nouvelle fois j’utilisai ce briquet et lui donna le joint qu’il avait roulé, et qui était déjà à semi consommé.

« — Je ne sais pas, mais je déteste cette politique à venir. Me répondit-il enfin, en amenant la rouler à sa bouche_tirant une nouvelle taffe, et reposant aussitôt sa main droite sur son abdomen qui s’emplissait d’air.

— Alors, qu’attendons-nous.

— Le temps que nous n’aurions plus. »

Je n’en reconnaissais plus, à cet instant, le jeune homme que j’avais connu_toujours travailleur dans les cas les plus extrêmes mais jamais sur le retard horaire. Il recracha la fumée, que je m’asseyais avec l’aide de mains appuyées sur le matelas et que j’en aurais bien voulu dégager mes jambes_sa main tomba sur le bas de mes reins, et je le lui déracina le joint tenu à la vertical entre le majeur et l’index de sa main. Equihem porta son regard vers moi, que je portais le carton du bédo à mes lèvres jointes prêtent à pomper_j’en ravivais l’extrémité, et je sentis sur ma peau les doigts de sa main : à en prendre notes, qu’il bougeait lentement le pouce. Lentement pour m’en garder à la suite. Il lui souffla la fumée au visage, en proposa la suite et lui tendit la rouler_qu’il s’en libéra le bras gauche pour s’emparer du bédo, qu’il laissa à sa bouche en gardant la main à proximité de son visage. Equihem laissa la fumée sortir par ses narines, quelle s’y frottait à l’arc de cupidon, aux commissures des lèvres_je le regardais_et subitement de lui m’est venu l’envie de l’embrasser. L’embrasser de nouveau sans dire mot, si long que je le désirais. Alors, je lui tirais la rouler des lèvres et il ferma les yeux_sa respiration aussi chaude vint se frotter à moi_comme sa main qu’il posa à l’arrière de ma tête pour m’en empêcher de me retirer, que je m’y laissais faire un instant en y passant la langue. Malgré l’envie, mes lèvres ce décollèrent des siennes et je le regardais_puis il se leva en s’appuyant sur l’une de mes jambes et enfin je pouvais m’accroupir, croiser, décroiser, étirer les jambes en restant dans le lit_et je tirais une autre bouffée toxique. Equihem s’était avancé vers le petit réfrigérateur qui était bloqué entre le mur et un vieux meuble surplombé de l’évier. Il l’ouvrit et attrapa une bouteille de soda, et en bu une longue gorgée_que je me roulais dans le lit, faisant attention à ne pas faire tomber le cendrier. Et la seule position que je trouvais à ce moment, ce fut de rester sur le ventre_la tête posée sur le bras coudé sur le matelas. Pour en être resté à cette hauteur de mon regard sur lui, je le voyais reprendre sa respiration en reposant la bouteille et il referma le frigo. Alors mes positions changèrent avec son déplacement dans la pièce, puis il s’arrêta et s’appuya contre l’encadrement métallique de la porte_les bras longeant son corps, les croisa, en fit de même avec les jambes et inclina la tête en ma direction_que du regard ni l’un ni l’autre n’aurait capitulé. Il n’y avait plus rien entre nous, que ce silence_où l’on entendait seulement les expirations du moteur du frigo. « J’ai envie de toi », lui répondis-je sans scrupule en m’asseyant sur le bord du lit_les pieds nu à terre, et gardant un morceau de couverture sur moi. Il m’était si distant, qu’il était juste devant moi toujours dans la même position_immobile à me regarder, sachant que j’en aurais refait le premier pas. « Viens_ »qu’il continuait à me fixer. Ils paraissaient tous deux stressés, que l’un comme l’autre s’immobilisaient à cet instant_démontrant seulement l’impatience du corps inconséquent de l’autre_en attendant.

« — Crois tu que moi, je n’ais plus envie de toi, me lança t-il en restant dans la même posture.

— Tu me parles si peu, ces temps si_Equihem. Et si c’est de m’aimer, et de travailler sur la politique de notre pays qui te mets dans cet état de mélancolie en vers moi_cesses donc immédiatement, on y gagnera rien. Je n’y gagnerais rien, et tu me perdras…

— Je suis toujours fou amoureux de toi mon amour, et ce n’est pas ce pays en ces air moderne qui m’empêchera de t’aimer, mais je n’ai pas le droit de te faire ça : je n’ais pas le droit. »

Assis où j’étais, je continuais à le regarder_qu’il mit ses deux mains dans les poches de son pantalon après en avoir décroisé les bras. Mais il resta appuyé contre l’encadrement métallique, « je n’ai pas le droit de te mentir, et de te dire, que ce qui nous pend au nez sera bien vu pour chacun de nous. Je n’ai pas le droit de te dire que j’ai peur_des choses qui ne se passeront vraisemblablement pas. Mais j’ai peur, ouais_et je m’en pose la question ». Mais à l’écouter me parler ainsi, je ne pouvais que me levais du lit et m’avançais vers lui_pour m’en accrocher à son dernier mot. Se dégageant enfin du reste de sa couverture, on pouvait en voir que celui-ci n’en était pas entièrement nu sous celle-ci_mais seulement vêtit d’un caleçon en tissu bleu, qui paraissait chiffonné et un peu trop grand pour ce corps jeune et élancé_marqué d’une pileuse masculinité à la musculature de ses jambes. Face à lui, de ce qu’il en recherchait_je mis mes mains à l’attache de la taille de son pantalon pour m’en restais qu’à lui. « J’ai envie de toi », que j’en eus à peine la seconde à lui murmurer cette phrase à l’oreille_qu’il ne me repoussa même pas. Mais que de ce silence entre lui et moi, il m’échappa une nouvelle fois_dès lors qu’il entrouvrit silencieusement la porte de la pièce. « Faut que j’ailles pisser », me répondit Equihem avant de poser ses lèvres sur les miennes et de s’éclipser encore une fois dans la salle d’eau_me laissant seul face à ma défaite.

Attendre.

Toujours attendre qu’il m’en revienne_assis sur le bord du lit, attendre.

Equihem poussa la porte, et me regarda avant de la refermer sans m’en tourner le dos_puis il s’avança lentement vers moi. Le pantalon débraillé. Il se mit face à moi_et s’accroupie pour s’en remettre à la hauteur de mon regard. Puis il posa ses mains sur mes cuisses, puis il se mit à me sourire. « Equihem_fais moi l’amour », que j’en rajoutais après son silence_puis il m’allongea soudainement sur le lit et s’en remit de tout son poids sur mon corps. Il posa ses lèvres sur les miennes, je l’enserrais de mes jambes_la main derrière la nuque, qu’il m’en salivait d’aller plus loin. L’excitation plus l’enivrement nous en était à la hauteur, que j’en baignais de suite la main dans le débraillement de son pantalon. Sans en récupérer son souffle_Equihem ne se défascina pas de ma bouche, que j’en démystifiais l’élasticité de son caleçon. Mais entre nous, l’amour n’en fut qu’un donner pour un retour. « Suces moi », me demanda Equihem en retirant ses lèvres de ma bouche_et dont il en était un peu essoufflé. « Suces moi », m’affirma t-il en se dégageant de l’enclavement de mes jambes et se laissant glisser sur le dos. Il continuait à en reprendre sa respiration, et en écarta l’endimanchement de son pantalon à l’instant où je me mis à genoux à son côté_sans crainte quelconque, que je mis aussitôt ma main dans son sous-vêtement_pour en entreprendre l’onanisme_puis il en abaissa la totalité de son caleçon en se soulevant un peu du matelas. Et dès lors que ma bouche vint à embrasser sa cravache, il posa une main sur son abdomen qui s’en désemplissait d’air. En me regardant piper ma respiration dans les bruits sensuel de la bouche salivée sur le sexe veiné en profondeur_et il en posa lui aussi sa main derrière ma tête. Puis la gestuelle s’en différencie_de son regard et sa façon de n’être qu’à moi, m’en firent jouir d’une simplicité de nouveau contemplative, que je m’en essoufflais pour ne pas avaler et l’acte chronique se mit en route.

« — Fais moi mal, ajoutais-je avant de l’embrasser de nouveau sur la bouche.

— Vas-y, grimpes_me répondit Equihem pour ne pas m’en reprendre à deux fois. »

A mot dit, n’est pas mot suspendu_que j’en montais sur le Bermude de son corps à découvert. Lentement. Pénétré. Injecté. Lentement, que j’en ressentis l’onde de choc à n’en plus finir, se répandre en moi_au partir de l’épicentre du plaisir, se concentrant dans le bas du dos. Equihem me chuchota des mots doux, des mots de menteur, que je ne lui en fis que la sourde oreille_pour simplement m’en éprendre de lui. Le ressentir au creux de mes reins, sous la direction de sa voix engourdie de spasmes de jouissance et de ses mains posées sur mes hanches. Equihem se mordant la lèvres et moi comme une pute à en prier le bon dieu_à en ressentir son être sous la métaphore d’un long frisson parcourant le long de ma colonne vertébral, puis redescendre dans le bassin à l’écartement des jambes.

Le pied jusqu’à en trouver le sommeil.

Schizophrénie Majeure

2 commentaires pour “Schizophrénie Majeure”

  1. avatar Cyril P dit :

    Bah je vois que personne ne laisse de commentaire sur ce texte 🙁 c’est dommage, vraiment dommage !

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