Carnets Albert Camus

Critique de le 9 janvier 2010

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (514 votes, moyenne: 4,02 / 5)
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Parmi les belles formules des Carnets : « Oui, j’ai une Patrie, c’est la langue française »
Camus ne s’empétrouille pas dans des stratégies idéologiques dissimuliformes et sournoisoïdes, comme celles qui polluent le débat actuel sur l’identité nationale.
Carnets, belle mosaïque de style d’un artiste qui se modèle au long de sa vie.
Carnets, des « coulisses » selon Roger Quillot. Témoignages de la genèse d’une œuvre, avec des projets abandonnés en cours de route et des rêveries mûrissant les œuvres à venir. La maladie lui a enseigné la valeur du temps ; « Il n’y a pas une minute à perdre, ce qui est peut-être le contraire de se dépêcher » Cette dernière formule évoque le style de Max Jacob, l’un de ses premiers lecteurs. Il faudra bien un jour exploiter la correspondance, jusqu’à maintenant inédite entre Max Jacob et Camus, « un jeune homme d’avenir » disait-il dans une lettre de 1932 à Jean Grenier. Beaucoup ont emprunté à Max Jacob. Camus aussi.
Passages éclairant la trajectoire camusienne : « C’est pourquoi sans doute et jusqu’ici je ne suis pas un romancier au sens où on l’entend. Mais plutôt un artiste qui crée des mythes à la mesure de sa passion et de son angoisse »
Belles pages, semblables à celles des journaux de Stendhal. Traduction de la sensation que les paysages lui procurent. Voyages en Italie ou en Grèce avec l’évocation de la terre natale. Identité méditerranéenne : « Encore dans les ruines entre les collines et la mer. Difficile de m’arracher à ces lieux, les premiers depuis Tipasa où j’ai connu un abandon de l’être »
Des confidences, mais pas de détails intimes. Camus ne proustise pas, il révèle l’univers imaginaire du romancier. Pas d’étalage impudique. Priorité à l’écriture, sa « joie profonde »

Carnets Albert Camus

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3 commentaires pour “Carnets Albert Camus”

  1. à vol d’oiseau à une 20 km de Lourmarin, un poète Xavier lainé, voulu faire lecture publique des lettres à un ami Allemand, dans le cadre des correspondances de Manosque, aucune place, aucune chaise ne lui fut allouée par les organisateurs, seul le conservatoire de musique ému devant l’impensable su accueillir les réfugiés Camusiens.

  2. avatar bruno chauvierre dit :

    J’aime bien ce que vous dîtes sur Lainé dont j’avais relevé de récents propos;  » On se nourrit de tout ce que la littérature possède. On la dépouille un peu, pour jouer le rôle de passeur: on écrire sur et pour la littérature, parcequ’on y baigne avec une belle constance. »

  3. je vous livre ces quelques lignes écrites en souvenir du Camus qui accompagna mon adolescence…

    le mouvement l’errance et le sens
    14 02 2010

    je ne savais pas, que je retrouverais Albert camus, si proche , en venant me perdre dans la lumière étrange du Lubéron, je ne savais pas que le temps et le lieu rencontreraient le sens de mon errance


    Camus je l’ai lu à ce moment d’une vie où l’on passe à ce versant noir à l’ombre, au froid, et il nous reste alors comme dernière allumette (référence :the little match girl) ,…le soleil baignant dans la mer à Tipasa,
    Tipasa devient alors le lieu d’un renversement, on passe du crépuscule au levant, et la pulsion de vie vient s’accrocher à ces trois syllabes: ti-pa-sa.

    Cette lumière, , ce dernier bastion de sens devant l’absurde…. Car on ne peut lire Sysiphe si l’on ne peut se raccrocher à l’éclat de Tipasa.

    ‘il faut laisser Camus dans la lumière qui l’a conduit de Tipasa à Lourmarin. Ce que je dis n’est pas intellectuel, c’est une”question de (bon) sens”.

    Il y a quelques semaines , j’essayais de me rassembler en écrivant:”temps vécu, temps ressenti, temps du sens”, traversant une zone de turbulence sous soleil glacial d’un pays qui a perdu le sens de l’humain, alors “Tipasa”, est revenu comme seul mot qui faisait sens, un mot familier, comme l’enfant désemparé enfermé derrière les barreaux gémit papa-maman.l’enfant, le travailleur immigré sans identité nationale

    en garde à vue!

    la quête de sens de Camus est , c’est la recherche de l’éclat de lumière , celui de la brisure du vase , un autre mythe du mouvement de l’errance et du sens….dans un lieu de vestige archéologique , la recherche de l’éclat de lumière parmi les éclats du vase brisé.

    La lumière dans l’absurdité de nos vies brisées par toutes les dictatures!

    Un lieu qui ne se récupère pas, on ne vient pas à Tipasa au pas de course électoral, avec sa suite en talons aiguilles. …pour préparer un contre-sens au Panthéon

    Il faut “l’imaginer heureux”, dans l’éclat du soleil du Lubéron, là où il s’était réfugié loin de la Faune politique.

    il faut “l’imaginer heureux”

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