Virginie Despentes Apocalypse bébé

Critique de le 21 avril 2011

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (42 votes, moyenne: 4,64 / 5)
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Roman

Enquête parmi des lesbiennes qui ne se la jouent pas vertueuses et des lycéennes bi qui se font des lignes sur leur cahier de textes. Monde d’adultes difficiles à supporter : des gens tellement hypocrites que « Tout ce qu’il faut bouffer de merde, ils l’avalent sans rechigner » (Page 308)

Sublimé de vocabulaire où se croisent l’argot actuel des banlieues, celui des années 1900 (par exemple usage du mot daron pour désigner le père) et des mots inventés par Virginie Despentes. Langage populaire ? Non. Langage travaillé. Langage savoureux. Céline a ouvert la voie il y a longtemps.

Personnages pittoresques et campés avec brio.Vanessa la mère de Valentine, devenue addict à la bite d’un amant et à la coke. Claire, la belle-mère de Valentine  dotée d’une forte poitrine postée sur deux petites jambes minces, et qui ressemble à un poussin   « avec deux gros nibards comme  posés sur des bottines » (Page 177)

Le livre commence avec Lucile, une détective qui perd la trace de Valentine, la gamine surveillée pour le compte de sa grand-mère. Le daron de Valentine, écrivain sur le retour et aussi  hétéro-beauf  baisouillard et chaud de la pince , se fait piéger par les détectives sur la piste de sa fille. Turpitudes étalées au grand jour.

Lucile se fait aider par un monstre dénommé La Hyène, une salope qui a zigouillé le père de son mec quand elle était ado. Depuis ce crime elle craint l’arrivée du châtiment. Rompue aux sports de combats elle castagne les hommes avant de les humilier «  T’es une connasse, mec ! » (Page 121) Lucile se sent constamment genre agressée par La Hyène, véritable maximonstre  psychopathe.

La Hyène a tellement guetté les soupçons qu’elle a acquis un sens poussé de l’observation et développé son intuition. Maintenant, après des années sans avoir été dévoilée, elle se sent impunie pour tout ce qu’elle entreprend. Elle est devenue une barbouze internationale cruelle et redoutée. C’est elle le véritable héros du livre. Lucile en fait est terrorisée par la brutalité de cette salope.

La Hyène découvre que finalement Valentine, gamine chaudasse, s’est tamponnée à Sœur Elisabeth, barbouze multicarte et véritable dévote qui sublime ses saloperies dans la religion. Oui, Valentine a fait pote avec la bonne sœur et ça va la perdre. Lucile, est effrayée par cette bonne sœur, une véritable BOXEUSE DE DIEU «  elle vous tourne autour, danse, teste puis elle attaque et vous met KO » (Page 301)

La Hyéne s’attendrit sur les histoires d’amour de Valentine. A quinze ans, chaudasse et bi-sexuelle, elle  aime Yacine son cousin de 1à ans son aîné. Yacine  découvre avec elle le bonheur, lui qui auparavant « se contentait d’enfiler des conasses d’hétéros de son âge » (Page 242). La première fois en se trouvant seul avec elle, il a été surpris un quart de seconde, puis il l’a galoché à pleine bouche. Ils se kiffent, mais comme finalement dans sa famille toutes les meufs sont en mode foulard, il renonce à Valentine.

La gamine se console avec des mecs qui se la fanfaronnent en racontant en ville comment ils la baisent, «  mais une fois tous seuls sans leurs potes et à poil, ils sont plus tendres que des enfants chiots, et guère plus dangereux dans un pieu. »(Page 277)

Tout ce petit monde fait avancer une enquête au cours de laquelle la sage Lucile plonge dans les délices de Lesbos avec la belle Zoska et nigaude peinard avec sa conquête pendant que la Hyène mène l’enquête. Une véritable défonce d’enchantement !

Et ça se termine bien sûr en APOCALYPSE !

                                           

                

Virginie Despentes Apocalypse bébé

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4 commentaires pour “Virginie Despentes Apocalypse bébé”

  1. avatar Berger dit :

    C’est du Breat Easton Ellis revu par Audiard et doc Gynéco.

  2. avatar bruno chauvierre dit :

    Et l’analyse sur les jeunes d’aujourd’hui ? vous l’avez vue ?

  3. avatar Innocence dit :

    Des jeunes d’aujourd’hui? Désolé, je ne m’y suis pas retouvée. On se croirait presque dans Requiem for a dream. Belle tentative ratée d’imitation du style hollywoodien!

  4. avatar bruno chauvierre dit :

    @ Innocence. La détresse de certains jeunes est évoquée, certes de façon foutraque, mais avec une imagination et une recherche de style qui évoquent vraiment CELINE à l’aide d’un mélange d’argot d’aujourd’hui et d’hier, mais aussi de vieux français ( » nigauder »). Je ne trouve pas ça hollywoodien. Plaisir de vous lire.

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