Au pays de Modi…

Critique de le 5 février 2017

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (3 votes, moyenne: 4,33 / 5)
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Littérature Roman

Comme dans tous les pays. On s’amuse, on pleure, on rit. Il y a des méchants et des gentils.
Et c’est un peu pareil dans Le tableau, de Laurence Venturi. Le pitch : Laura retrouve dans sa cave ce qu’elle pensait être une « vieille croûte », un tableau emballé dans du papier kraft. Elle déballe et là, stupéfaction : ce visage peint aux grands yeux vides ressemble très étrangement à une œuvre d’Amédéo Modigliani (1884-1920), ce peintre italien dit ‘de l’école de Paris’ ayant cotoyé les grands artistes du début du XXè siècle, dont il fait bien entendu partie, tels Picasso, Gris, Rivera, Soutine,… Elle décide alors de mener son enquête. Elle sait que cette peinture provient, par héritage, du grand-père de son mari. Rien ne va l’arrêter pour tenter de prouver que la peinture sur carton qu’elle détient est bien un ‘vrai’. Mais on s’y perd un peu. Après quoi Laura court-elle ? L’authenticité, l’argent, la quête du grand-père ou simplement passer son temps ? Tout à la fois peut-être et rien, en définitive.
Avant d’entamer la lecture, j’avais vu le passage de la sympathique et passionnée Laurence Venturi sur C à vous. C’est d’ailleurs grâce à cela que j’avais eu envie de m’y plonger. J’adore les enquêtes et si l’Art s’y invite, c’est encore mieux. J’étais certaine que j’allais trouver dans Le tableau, non pas un roman mais un document, chronologiquement cohérent, retraçant la course contre laquelle l’auteur semblait s’être lancée afin de prouver que ‘son’ Modigliani était bien authentique. En fait, il s’agit davantage d’une version très romancée des péripéties auxquelles elle a été confrontée à laquelle s’ajoute un acharnement effréné à placer l’œuvre qu’elle détient au statut de chef d’œuvre, entendant bien le prouver tant bien que mal au hasard d’une histoire dans l’histoire (on en apprend au passage sur Max Jacob, ce qui est intéressant). Mais ne dupe-t-elle pas le lecteur ? Les prénoms ont été changés mais difficile de dire si les documents d’archives qu’elle retranscrits sont véridiques. Je pense pourtant que oui. Entre le vrai et le faux, le lecteur s’y perd, de trop nombreuses contradictions et incohérences truffent le récit. Comment croire qu’une famille dont le grand-père fut l’ami de peintres tels Picasso et Severini pour ne citer qu’eux, ne soit pas au courant des trésors qui pourraient se cacher dans ses murs ? Impossible à moins d’être totalement ignare. Comment trouver exceptionnel que ce Silvio ait pu, effectivement, avoir obtenu un Modigliani ? Rien d’anormal en vérité, dès la personnalité du papy mieux cernée. La question, au contraire, serait plutôt : où se trouvent toutes les autres œuvres qu’il possédait ? Car, entre autres choses et une vie tumultueuse s’il en est, le Silvio Venturi, tailleur émérite, ‘troquait’ des costumes contre des peintures. Ceci expliquant cela. Et entre les lignes, l’amour fou de Laura (Laurence ?) déclaré à son mari dont je m’abstiendrai tout commentaire car là n’est pas l’objet du livre, quoi que.
La clé de l’énigme, on l’attend jusqu’au bout alors que c’est la quatrième de couverture qui l’offre à elle seule par la légende de la couverture : « Photomontage : peinture d’Amédéo Modigliani. Collection privée. » Bien au chaud, le Modi. Bien caché, bien planqué, bien reconnu. Allez, on va dire qu’on imagine assez bien Le tableau sur grand écran.

Au pays de Modi…

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