Nouvelle histoire de la France, tome 2 : de la Révolution à nos jours

Critique de le 13 septembre 2020

Je n‘ai pas aimé...Plutôt déçu...Intéressant...Très bon livre !A lire absolument ! (Pas encore d'évaluation)
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Histoire

[Pour consulter le début de ce passionnant récit, se reporter au tome 1 : « Nouvelle histoire de France : De la préhistoire à la fin de l’Ancien Régime » :

Dans ce second volume, Jacques Marseille reprend le cours de son récit de l’Histoire de France, à partir de la Révolution Française (pages 11 et 12) :
« Une Révolution qui nous a légué nos emblèmes, le drapeau tricolore, La Marseillaise, la fête du 14 Juillet, notre géographie administrative et nos idéaux – Liberté, Égalité, Fraternité – mais dont le sens nous échappe toujours.
Dès 1856, Alexis de Tocqueville, un observateur privilégié, avait développé la thèse selon laquelle la Révolution n’était en fait que « la terminaison soudaine et violente d’une œuvre à laquelle dix générations d’hommes avaient travaillé ». « Quelque radicale qu’ait été la Révolution, écrivait-il, elle a cependant beaucoup moins innové qu’on ne le suppose généralement […]. Si elle n’eût pas eu lieu, le vieil édifice social n’en serait pas moins tombé, ici plus tôt, là, plus tard ; seulement il aurait continué à tomber pièce par pièce au lieu de s’effondrer tout à coup. La Révolution a achevé soudainement, par un effort convulsif douloureux, sans transition, sans précaution, sans égards, ce qui se serait achevé peu à peu de soi-même à la longue. Telle fut son œuvre. »
Accélérateur du mouvement plus que moment fondateur, aboutissement et non commencement, tel serait le sens de la Révolution française. Pourtant ceux qui ont vécu ces grandes journées ont eu le sentiment d’inventer un monde nouveau, de proclamer des valeurs nouvelles, d’inaugurer une nouvelle histoire de l’humanité s’ouvrant avec l’an I de la République.
Cette République inaugurée en 1792 mettra cependant plus d’un siècle pour être consolidée. De 1792 à 1880, au cours d’une période qui voit se succéder deux empereurs, trois rois, deux révolutions et trois républiques, la France s’efforce de faire l’apprentissage du libéralisme dans tous les domaines au prix de l’une de ses spécificités : l’instabilité institutionnelle. Une histoire qui vérifie le jugement porté par Jean-Jacques Rousseau dans Le Contrat social : « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours la maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir ». »
La situation économique et sociale devenait tellement mauvaise, que Louis XVI n’eut d’autre choix que de convoquer les États Généraux, le 1er mai 1789. Durant la période 1788-1789, 60 000 cahiers de doléances furent ainsi rédigés partout en France, en vue de les présenter lors de ces États-Généraux (pages 20 et 21) :
« Pour la première fois, les Français vont prendre massivement la parole. Bien sûr, des modèles diffusés par le parti « national » ont circulé et ont souvent été recopiés. Bien sûr, ce sont souvent le notaire, l’avocat, le curé ou l’agent de la « société de pensée » qui ont pris la plume. Reste que ces soixante mille cahiers sont un irremplaçable témoignage sur les aspirations des Français de tous ordres, même filtrées par les « penseurs » institutionnels. Qu’il émanent du tiers ou de la noblesse, tous les cahiers veulent limiter le pouvoir absolu. Tous veulent une constitution qui réserve le vote de l’impôt et des lois nouvelles à des états généraux périodiques et accorde à des assemblées provinciales le contrôle de l’administration. Tous veulent que la liberté individuelle et la liberté d’expression soient garanties. Tous montrent aussi un attachement à la personne du roi, « père de ses peuples », dont on attend qu’il réponde favorablement aux réformes souhaitées. Aucun cahier ou presque ne met en question l’Église, son influence morale et ses prérogatives honorifiques. Les ordres sont d’accord aussi sur un grand nombre de réformes techniques, sur les gaspillages de la Cour, les abus du fisc et la répartition arbitraire des impôts directs. Les doléances des paysans portent avant tout sur les banalités, le monopole de chasse, le droit pour le seigneur d’avoir un colombier. Assez souvent, on propose de racheter les droits seigneuriaux. Quant aux terres de la noblesse, il n’en est jamais question : c’est une propriété incontestée et considérée comme inviolable. Bref, les cahiers dessinent un programme de réformes conforme à la « raison », à la sagesse et à la philosophie du siècle, égalité devant la loi, accession de tous les Français aux emplois publics, réforme de la dîme, autorisation de racheter les droits féodaux, redistribution des revenus ecclésiastiques qui assurerait une part plus large aux curés, aux pauvres et aux écoles, réforme de l’administration, un programme qui aurait assuré le bonheur social et rallié autour du roi l’immense majorité du tiers état, du clergé et quelques nobles libéraux. »
(…) Non seulement les Français parlent mais, grâce aussi au roi, ils sont pour la première fois appelés à voter. Mêlant lui aussi tradition et nouveauté, le règlement électoral du 24 janvier 1789 a reconnu le droit de suffrage à tout Français âgé d’au moins vingt-cinq ans, inscrit sur les registres de l’impôt. Enfin, le nombre de sièges est proportionnel à la population des bailliages, l’idée d’une juste proportionnalité entre l’importance de la représentation et celle des circonscriptions étant, elle aussi, fille de la « raison ». Suprême cadeau, la monarchie offre l’apprentissage de la démocratie à la Révolution. »
Finalement, les États Généraux se réunirent dans l’hôtel des Menus-Plaisirs, le 5 mai 1789. Les députés du tiers état se déclarèrent « Assemblée Nationale » le 17 juin. Puis, les députés de l’Assemblée Nationale se réunirent dans la célèbre salle du Jeu de Paume, le 20 juin, et prêtèrent le serment suivant (page 22) :
« L’Assemblée nationale, considérant qu’appelée à fixer la constitution du royaume, opérer la régénération de l’ordre public et maintenir les vrais principes de la monarchie, rien ne peut empêcher qu’elle continue ses délibérations dans quelque lieu qu’elle soit forcée de s’établir et qu’enfin, partout où ses membres sont réunis, là est l’Assemblée nationale. Arrête que tous les membres de cette assemblée prêteront, à l’instant, serment solennel de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondations solides et que, ledit serment étant prêté, tous les membres, et chacun d’eux en particulier, confirmeront par leur signature cette résolution inébranlable. »
Le 23 juin 1789 représente la date signant la fin de la Monarchie Absolue et qui devait, comme période de transition, s’orienter vers une Monarchie Constitutionnelle.
Le 24 juin, la majorité du clergé rejoignit l’Assemblée Nationale. Et le 9 juillet, l’Assemblée se déclara Constituante.
En pleine disette, Louis XVI, le 11 juillet, fit l’erreur de congédier à nouveau Necker.
Le 12 juillet, Camille Desmoulins, parmi une foultitude d’orateurs improvisés, juché sur une table, réussit à mobiliser la foule au Palais-Royal. Il en appela à prendre les armes en s’exclamant (pages 23 et 24) :
« Citoyens, vous savez que la nation avait demandé que Necker lui fût conservé, on l’a chassé ! Peut-on vous braver plus insolemment ? Après ce coup, ils vont tout oser et, pour cette nuit, ils méditent, ils disposent peut-être une Saint-Barthélemy des patriotes ! Aux armes ! Aux armes ! »
Aussitôt, la foule se mit donc en quête de rechercher des armes…
Le 14 juillet, cette foule galvanisée se dirigea vers la prison et dépôt d’armes de la Bastille. Une centaine de personnes furent tuées lors de cette journée, devenue Mémorable. Dans la soirée, sous la pression populaire, le marquis de Launay, laissa rentrer les manifestants dans la Bastille. À partir de ce 14 juillet, le sang aller couler sans cesse jusqu’à la fin de la Révolution, bien après le 9 Thermidor. En effet, la foule investissant la Bastille, libéra les 7 prisonniers, tua 3 invalides et 3 officiers. La barbarie populaire se déchaîna alors immédiatement puisque le marquis de Launay, de Flesselles et le prévôt des marchands furent aussitôt décapités et leurs têtes brandies aux bouts de piques à travers tout Paris.
Le 15 juillet, Louis XVI se rendit à l’Assemblée ; et les 16 et 17 rappela Necker.
Le 4 août, l’Assemblée Constituante vota l’abolition des privilèges et le 26 août, autre grande date, puisqu’il s’agit du vote de la célébrissime : Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (pages 26 et 27) :
Libérés des servitudes féodales le 4 août, les Français se réveillent le 26 août « libres et égaux en droits ». « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ; les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Cette affirmation mémorable, qui constitue l’article premier de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, ce « catéchisme national » en dix-sept articles admirables d’écriture, s’adresse en même temps aux hommes de tout temps et de tous pays. Cette proclamation des « droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme » posait les bases d’une nouvelle vision du monde. Liberté, qui est le droit de « faire tout ce qui ne nuit pas à autrui », libertés d’opinion, de croyance, d’expression et de presse, égalité civile et fiscale, la « contribution commune », devant « être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés », présomption d’innocence jusqu’à ce que l’individu soit déclaré coupable, garantie de la propriété privée, souveraineté de la nation et séparation des pouvoirs, tout est dit. Certes, la Déclaration des droits de l’hommes et du citoyen est aussi une œuvre de circonstance. Elle est avant tout une machine de guerre dressée contre l’Ancien Régime dont elle veut signer l’acte de décès. Elle évoque un « Être suprême » pour ne pas parler de Dieu. Elle oublie l’esclavage, la liberté économique, le droit au travail, le suffrage universel et l’égalité des sexes. Elle offre cependant le rare exemple d’une œuvre collective qui, dépassant l’ébauche américaine, invente l’alphabet politique d’un monde nouveau. Avec elle, les droits de l’homme ont trouvé une patrie, la France, une France qui, en moins de trois mois, a su faire une révolution complète. »
Pourtant ce beau texte que représente la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen allait en grande partie rester lettre morte, quasiment jusqu’au début du XXème siècle !
Un an jour pour jour après le début de la Révolution Française, Louis XVI prononça le serment de : « maintenir de tout son pouvoir les articles de la Constitution décrétés par l’Assemblée nationale ». On pourrait croire qu’à partir de ce moment, la Révolution était terminée et que le Roi des Français était réconcilié avec la Nation. Car en effet, les progrès effectués dans la société Française en un an étaient réellement impressionnants (pages 30 et 31) :
« En une année, espace de temps incroyablement court, des hommes venus de leurs provinces pour réformer l’État et lui donner une constitution ont posé les bases de la France nouvelle, régénérée par la liberté et le talent. Moins spectaculaire que l’événement ou l’émeute, le verbe ou le fusil, cette régénération en profondeur des structures du royaume est pourtant la vraie « révolution ».
Comparution de l’accusé devant les juges dans les vingt-quatre heures après son arrestation, assistance obligatoire d’un avocat, juges élus parmi les gradués en droit et exerçant leurs pouvoirs au nom de la nation, institution d’un jury de citoyens tirés au sort, abolition de la torture, proportion des peines aux délits, nouveau Code pénal, tribunal de cassation, chargé de veiller à la bonne application des lois, c’est la « révolution » judiciaire.
Partage de la France en quatre-vingt-trois départements, eux-mêmes subdivisés en districts, cantons et communes, avec consultation des élus pour déterminer leurs limites en fonction de la raison et de l’histoire, élection des administrateurs à tous les niveaux, pouvoirs importants donnés aux municipalités, c’est la « révolution » administrative.
Égalité de tous devant l’impôt, devenu « contribution », rationalisation de la répartition identique pour tout le pays, suppression des impôts indirects, sauf le droit d’enregistrement et de timbre, et mise en place de trois grands impôts directs, la contribution foncière sur le revenu de la terre, la contribution mobilière sur la valeur locative de l’habitation et la patente sur les revenus du commerce et de l’industrie, c’est la « révolution » fiscale.
Liberté sans limites de la presse et de la librairie, droits politiques reconnus aux protestants et aux juifs, c’est la révolution « citoyenne » qui se traduit en particulier par l’explosion du nombre de clubs et de journaux. En 1790, on recense 335 titres à Paris et plus de 400 en province.
Libération des échanges intérieurs, libre jeu des prix et des profits, abolition des corporations, jurandes, maîtrises, manufactures à privilège, interdiction des associations patronales et ouvrières, liberté de culture et de clôture, d’entreprise et du travail, naissance du « brevet » d’invention, c’est affirmer que « l’âme du commerce est l’industrie » et que « l’âme de l’industrie est la liberté ». C’est proclamer, comme le fait la loi dite d’Allarde, que chaque citoyen est libre d’exercer telle profession, tel art ou métier qu’il trouvera bon. Les députés votèrent même un décret contraignant un propriétaire « paresseux » à cultiver ou défricher sa terre, sous peine d’expropriation !
Conformément aux promesses de la Déclaration des droits de l’homme, la France est devenue une société de citoyens aux droits égaux où peuvent s’épanouir librement les capacités, le mérite, le travail et les talents. »
Pourtant les événements allaient dégénérer…

Le 12 juillet 1790, fut votée la Constitution civile du clergé. Mais une partie seulement du clergé vota cette Constitution, l’autre partie fut nommée : les prêtres réfractaires. Ces derniers furent considérés comme les premiers « ennemis » de la Révolution.
Le 20 juin 1791, Marie-Antoinette (l’épouse de Louis XVI) et Louis XVI tentèrent de fuir Paris. Ils furent reconnus et arrêtés à Varennes et reconduits à Paris le 25 juin. L’espoir d’une Monarchie Constitutionnelle disparut alors. Qui plus est, le 17 juillet 1791, la Garde Nationale commandée par La Fayette tira sur une foule composée de 4 000 à 5 000 pétitionnaires réunis sur le Champs-de-Mars.
Les dissensions au sein de la Nation s’exacerbaient…
La première Constitution Française fut votée le 3 septembre 1791, confiant le pouvoir législatif à une assemblée unique de 745 députés, élue pour deux ans.
Puis, les trahisons se généralisèrent et les tensions entre les « sans-culottes » et la bourgeoisie s’exacerbèrent.
Dans la nuit du 9 au 10 août 1792, les Tuileries furent le lieu d’une « commune insurrectionnelle » de la part des « sans-culottes » où résidait l’ex-famille Royale.
Les gardes Suisses chargés de défendre Louis XVI et sa famille, et qui avaient déposé les armes sur l’ordre du Roi afin d’éviter l’affrontement, furent massacrés dans une immonde barbarie. Louis XVI était alors définitivement déchu.
Après le massacre des Tuileries, Louis XVI fut fait prisonnier et incarcéré à la prison du Temple. Désormais, la Révolution n’allait cesser de glisser vers la Terreur pour finir jusqu’à la Grande Terreur en 1794 !
Les jours qui suivirent le 10 août, les députés votèrent la création d’un Tribunal criminel extraordinaire pour juger les crimes de contre-révolution. Les prêtres réfractaires devinrent passibles de déportations en Guyane, s’ils ne quittaient pas la France sous quinzaine. Les notions de « suspect », de « contre-révolutionnaire » renforçaient un climat de suspicion généralisé.
C’est alors qu’eut lieu, du 2 au 6 septembre 1792, les effroyables « massacres de Septembre » dans les prisons parisiennes. Environ la moitié des 3 000 personnes emprisonnées furent sauvagement massacrées.
Avec l’abolition de la Royauté, il fut déclaré l’an I de la République, le 21 septembre 1792.
Le 22 octobre, l’Armée Française bouta hors de France, les Prussiens. Le 25 octobre, la Convention adopta la fameuse formule restée célèbre : « La République française est une et indivisible ».
Déjà, Saint-Just et Robespierre réclamaient la mort immédiate, sans jugement, de Louis XVI. Mais son procès débuta tout de même, le 11 décembre 1792. Finalement, Louis XVI fut condamné à mort et guillotiné le 21 janvier 1793, déclarant à la foule : « Peuple, je meurs innocent ! Je prie Dieu que mon sang ne retombe pas sur la France ! ».
La situation générale de la France se dégrada alors rapidement, tant sur le plan intérieur, qu’extérieur (pages 47 et 48) :
« Au printemps 1793, l’Angleterre, le pape, le duc de Parme, le duc de Modène, le roi de Naples, la Sardaigne, les États allemands, l’Autriche, l’Espagne, la Prusse, le Portugal, la Russie se coalisent contre la France. Le 18 mars 1793, le général Dumouriez est écrasé à Neerwinden et passe à l’ennemi, discréditant ses amis girondins. Des conquêtes de l’automne, il ne reste sur le Rhin que la ville de Mayence assiégée par les Prussiens. Bientôt les Espagnols menacent les Pyrénées.
Au même moment, la « Vendée » se soulève, autant pour des raisons religieuses que par réaction contre le décret du 24 février 1793 levant 300 000 hommes à tirer au sort parmi les célibataires de chaque commune et que par hostilité « paysanne » aux « messieurs » des villes qui, ici plus qu’ailleurs, ont confisqué à leur profit la vente des biens nationaux. Dès le 9 mars, des jeunes gens refusent l’enrôlement, s’en prennent aux symboles républicains comme les arbres de la liberté, massacrent des « patriotes » à Machecoul et finissent par se constituer en armées commandées par des nobles comme Charette et La Rochejaquelein ou des roturiers comme Cathelineau ou Stofflet. Cholet tombe le 14 mars aux mains des « blancs » et Saumur est menacé. Pour la première fois, le peuple se révolte contre la Révolution du Peuple. La Convention, qui ne veut voir dans cette insurrection « inexplicable » qu’un « coup de poignard dans le dos » mobilisant des paysans « arriérés » pour restaurer le monde ancien, réagit par le décret du 19 mars qui institue la peine capitale dans les vingt-quatre heures pour toute personne prise les armes à la main ou portant la cocarde blanche. Le 6 avril, les montagnards obtiennent la création d’un Comité de salut public coordonnant toutes les mesures touchant la défense intérieure et extérieure du pays. Aux girondins qui crient à la dictature, Marat réplique : « C’est par la violence que doit s’établir la liberté et le moment est venu d’organiser momentanément le despotisme de la liberté pour écraser le despotisme des rois ». Danton, l’homme fort du moment ajoute : « Soyons terribles pour dispenser le peuple de l’être ».
Dans le même mouvement, les compétences du Tribunal révolutionnaire sont élargies, l’accusateur public pouvant faire arrêter et juger tous les prévenus de conspiration sur simple dénonciation des autorités constituées. En même temps aussi, l’aggravation de la situation économique excite les revendications populaires. »
Le 10 mars fut créé le Tribunal Révolutionnaire.
Le 13 juillet 1793, Charlotte Corday assassinat Marat dans sa baignoire. Au mois de juin 1793, la moitié des départements Français était révoltée. Durant cette Guerre Civile devenue Nationale, la Convention institua le décret sur la Terreur, le 5 septembre 1793. Déjà, le 1er août, La Convention instaura un décret d’extermination (page 49) :
« Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles seront détruits, les récoltes seront coupées et les bestiaux seront saisis. Les femmes, les enfants et les malades seront conduits à l’intérieur ; il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté avec tous les égards dus à l’humanité. »
Le 17 septembre, suite à la loi sur les « suspects », la Convention ordonna l’arrestation immédiate de ceux qui : « soit par leur conduite, soit par leurs relations, soit par leurs propos ou leurs écrits, se sont montrés partisans de la tyrannie ou du fédéralisme et ennemis de la liberté. »

La Terreur était désormais devenue le mode de fonctionnement du Gouvernement, de la Convention et du Comité de Salut Public (fondé le 6 avril 1793). Ce dernier était composé de douze membres : Robespierre, Couthon, Saint-Just, Carnot, Prieur de la Côte-d’Or, Lindet, Collot d’Herbois, Billaud-Varenne, Barère, Jean Bon Saint-André, Prieur de la Marne et de Hérault de Séchelles. Robespierre surnommé également l’ »Incorruptible » et le « tyran », quant à lui, est rentré au Comité de Salut Public le 27 juillet 1793. Il devint le Dictateur en chef de ce Gouvernement Terroriste.
Parallèlement, il fut créé le Comité de Sûreté Général chargé de traquer et d’arrêter les « suspects ». Le Tribunal Révolutionnaire accélérait les jugements punitifs et sans recours dans les vingt-quatre heures. Le grand accusateur public de cette machine infernale était Fouquier-Tinville. Dès lors, la guillotine (inaugurée le 25 avril 1792), ne suffisait plus à exécuter les innombrables condamnés, ces soi-disant « suspects » (page 51) :
« Au total, d’avril 1793 à mai 1795, 5 343 « suspects » ont été traduits devant lui, 2 747 ont été condamnés à mort et exécutés, dont plus de la moitié en juin et juillet 1794, 239 condamnés à la déportation ou à des peines supérieures à vingt ans, 2 357 ont bénéficié d’un acquittement ou d’un non-lieu. Si l’on recense des victimes illustres, Marie-Antoinette et Mme Roland, Mme du Barry et Olympe de Gouges, Barnave et Bailly, Philippe Égalité et Rabaut Saint-Étienne, la majorité d’entre elles appartient au monde « ordinaire » de l’ancien tiers état.
Dans les provinces et aux armées, les représentants en mission ont pleins pouvoirs pour organiser la victoire et exterminer les ennemis de la République en s’appuyant sur les sociétés populaires locales, filiales du Club des Jacobins. Au total, à l’échelon national, quelque 16 600 personnes auraient été exécutées à la suite d’une condamnation à mort par une cour de justice révolutionnaire, selon l’historien américain Donald Greer, tandis que le nombre des arrestations opérées s’élèverait à environ 500 000 individus. »
Pour accélérer le rythme des exécutions, Fouquier-Tinville fit donc mitrailler des condamnés, par centaines, dans la plaine des Brotteaux. L’extermination de masse s’intensifia encore lorsque, Jean-Baptiste Carrier, représentant en mission, fit noyer dans la Loire à Nantes, plus de 5 000 personnes au point de polluer ses eaux !
Le 17 octobre, les Vendéens furent battus à Cholet et la Guerre Civile prit fin, avec l’écrasement Vendéen du 23 décembre 1793 à Savenay.
Pourtant, c’est à partir de janvier 1794 que le Général Turreau mit en branle ses douze colonnes infernales, afin d’anéantir tout et tout le monde, dans le département de la Vendée. Ce dernier fut même rebaptisé « Département Vengé » (pages 51 à 52) :
« Entre 120 000 et 150 000 personnes pour la Vendée, le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique et les Deux-Sèvres auraient péri, victimes des guerres, des maladies épidémiques et de l’emprise de l’idéologie sur des hommes qui, rêvant de « régénérer » le peuple, détruisent systématiquement tous ceux qui se mettent en travers de leur projet et arrosent de « leur sang impur » « le sol de la liberté ». »
Le 8 juin 1794, fut célébré par une fête le culte de « l’Être suprême » (pages 53 et 54) :
« Le 7 mai 1794, proposant à la Convention le décret selon lequel le peuple français « reconnaît l’existence de l’Être suprême et de l’immortalité de l’âme », il affirme : « Le fondement de la société, c’est la morale, et une morale est vaine si elle n’est accompagnée de sanctions. Quelle meilleure sanction que la sanction divine ? Sans ce juge secret et omniscient triompheraient l’égoïsme et les intérêts les plus vils. L’athéisme est immoral et aristocratique ; l’idée de l’Être suprême et de l’immortalité de l’âme est un rappel continuel à la justice ; elle est donc sociale et républicaine. »
Mise en scène par David au Champs-de-Mars, où délégués des sections, députés de la Convention, vieillards, mères de famille, jeunes filles portant des branches de chêne et des corbeilles de fleurs prennent place sur une montagne artificielle symbolisant la nature, la fête qui célèbre le « grand ordonnateur » cherche aussi à sa manière à terminer la Révolution, à poser la première pierre d’une société régénérée par la Raison et la Vertu. »
Le 10 juin, la Convention inaugura la « Grande Terreur ».
Le panier de crabe Terroriste commença alors à s’autopurger. Cette purge débuta avec l’exécution de Danton et de ses amis « indulgents » qui furent guillotinés le 5 avril 1794. Chaque membre de la Convention risquant d’être le suivant sur cette liste, la Convention décida de mettre alors un terme à la Terreur de masse. Le 9 Thermidor (27 juillet 1794), la Convention vota donc un décret d’accusation contre : Robespierre, Saint-Just et Couthon. Les terroristes étaient « terrorisés » à leur tour… Dès le lendemain, l’Incorruptible et vingt et un de ses acolytes terroristes furent exécutés sans jugement.
Robespierre lui-même assumait son statut de Terroriste puisqu’il vota et justifia la Terreur (page 41) :
« Dans un rapport présenté à la Convention le 5 février 1794, Robespierre définit la terreur en ces termes : « La terreur n’est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible ; elle est donc une émanation de la vertu ; elle est moins un principe particulier qu’une conséquence du principe général de démocratie appliqué aux plus pressants besoins de la patrie. » Telle est la justification de la terreur par celui qui, « incorruptible » et « tyran », incarne l’une des périodes les plus sombres et les plus passionnément discutées de notre histoire. »
Et lorsque je parlais de dictature, lors de mon commentaire à propos du tome 1 de cet ouvrage de Jacques Marseille, je faisais bien évidemment allusion à ce tyran de Robespierre, mais aussi à Saint-Just, Marat, Fouquier-Tinville, Danton, etc. !
Mais le 9 Thermidor ne suffit pas à stopper net ce gigantesque élan de Terrorisme généralisé à toute la Nation Française. Le pays, à cet époque, était encore très instable et les divers camps s’affrontaient toujours extrêmement violemment, comme par exemple… (page 60) :
« Le 13 Vendémiaire an IV (5 octobre 1795), on compte 25 000 insurgés dans Paris, des « bons bourgeois » menés par la jeunesse dorée qui veulent jouer aux sans-culottes. Mais Bonaparte, choisi par Barras pour rétablir l’ordre, fait donner du canon et les disperse le lendemain matin du côté de l’église Saint-Roch. L’armée venait, pour la première fois, de sauver le régime.
Dans la nuit du 17 au 18 Fructidor an V (3 au 4 septembre 1797), elle intervient une nouvelle fois pour arrêter les royalistes qui ont gagné les élections d’avril, fait élire le général Pichegru, qui leur est favorable, président des Anciens, et désigner Barthélemy, l’un des leurs, pour remplacer le directeur sortant. Des élections cassées dans quarante-neuf départements, un tiers du corps législatif chassé, 53 députés et 2 directeurs déportés en Guyane, de nouvelles mesures répressives contre les émigrés et les prêtres réfractaires, tel est le résultat de ce coup d’État qui signe l’acte de décès des institutions de l’an III et érige l’armée en arbitre obligé d’un pouvoir qui a perdu toute crédibilité. »
Mis en avant par Barras, Bonaparte remporta plusieurs victoires militaires en 1796 et 1797. Il devint très populaire et le 9 octobre 1799, il revint en France. À cette époque, le pays se déchirait toujours, menacé sur ses frontières extérieures, et dans le pays, les guérillas perduraient entre bandes Royalistes, « sans-culottes » et néo-Jacobins. Il devenait urgent de terminer la Révolution en trouvant un exécutif capable de reprendre en main l’ordre public. Cet homme providentiel fut donc Bonaparte. Les 18 et 19 Brumaire (9 et 10 novembre 1799) ce fut donc le coup d’État et Bonaparte devint 1er consul (page 56) :
« Citoyens, la Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée, elle est finie. » Beaucoup de Français approuvent ce credo écrit par le consul Bonaparte en décembre 1799. Celui qui, un mois auparavant, a mis son sabre au service des « meilleurs », promet aux Français ce qu’ils attendent, l’ordre, la paix et la grandeur. Organisé par Sieyès, l’homme de 1789, l’ »inventeur » du tiers état, le coup d’État de Brumaire donne aux « honnêtes gens » ce qu’ils avaient toujours souhaité, un roi « et » la Révolution, et écarte les deux périls qu’ils redoutaient, l’Ancien Régime et la Terreur. Ce fut le génie d’un petit noble corse de rejouer pour le peuple le rôle d’Henri IV, ce rôle que Louis XVI avait si mal interprété. »
Le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte fut sacré Empereur des Français. Voici de quelle manière Jacques Marseille décrit la personnalité très controversée de Napoléon (pages 74 et 75) :
« Devenu vaniteux, rêvant d’avoir tous ses sujets en fiches, multipliant les mouchards et les espions, traquant partout la pensée libre, ne voulant que des serviteurs à sa dévotion, pensant que « les honnêtes gens ne sont bons à rien », persuadé que l’avarice, l’envie et la lâcheté sont les moteurs des hommes, goujat avec les femmes, il est devenu trop cynique pour inscrire sa marque dans l’histoire nationale. « Il n’y a qu’un secret pour mener le monde, prétend-il, c’est d’être fort, parce qu’il n’y a dans la force ni erreur, ni illusion ; c’est le vrai mis à nu. » Tout ce qu’il a fait de durable a été accompli à l’époque de Bonaparte, entre 1800 et 1804. Rien ou presque de ce qu’il a fait après cette date ne survivra à sa chute. »
Depuis qu’il était devenu l’Empereur des Français, il ne cessait de faire la guerre. À cette époque, on se rapprochait à nouveau plus d’un Pouvoir Monarchique, voire Dictatorial que…, Démocratique… (page 77) :
« Un Premier consul ne ressemble pas à ces rois par la grâce de Dieu qui regardent leurs États comme un héritage. Il a besoin d’actions d’éclat et par conséquent de la guerre. » Cet aveu de Bonaparte, qui ajoutait : « je n’ai jamais su où aller », éclaire sans doute une politique extérieure dont l’aspect « fuite en avant » serait sans cela inexplicable. « Ce qui caractérise l’histoire de Napoléon 1er entre 1804 et 1814, écrivait François Furet, n’est pas ce qu’il a fait à l’intérieur […].
Ce qui commence alors, ou plutôt ce qui a commencé en 1803, quand la guerre a repris avec les Anglais, c’est son aventure avec l’Europe. C’est la guerre perpétuelle, victorieuse, impossible à arrêter, jusqu’à la défaite. L’aventure du grand conquérant a définitivement pris le pas sur le fondateur de l’État français moderne ; l’organisateur autoritaire d’une nation de propriétaires a cédé le pas à l’Empereur qui veut redessiner l’histoire du monde civilisé. Les deux personnages ont toujours coexisté en Bonaparte, mais le Napoléon carolingien du sacre révèle un souverain devenu largement indépendant de la Révolution française. Le contrat de Brumaire a été rempli ; le destin de l’Empereur se joue hors de France, comme une aventure sans fin. »
Bonaparte ne pouvait en effet être l’homme de la paix. « Mourir n’est rien, disait-il encore ; mais vivre vaincu et sans gloire, c’est mourir tous les jours. » Symbole par excellence de la promotion sociale par la carrière des armes, le Petit Caporal incarne les ambitions et les rêves de tous ces jeunes gens devenus les héroïques officiers d’une République menacée par les tyrans. »
La bataille de trop fut celle de la campagne de Russie. L’armée de Napoléon fut décimée dans le froid Sibérien. Le 2 avril 1814, le Sénat décida la déchéance de Napoléon Bonaparte. Et Louis XVIII fut appelé à prendre le Pouvoir, le 6 avril. Napoléon fut alors exilé à l’île d’Elbe.
C’est donc Louis XVIII, le propre frère de Louis XVI, qui monta sur le trône le 4 juin 1814. Il rétablit ainsi la Monarchie Constitutionnelle. On était plus sous l’Ancien Régime et sa Monarchie Absolutiste, mais on était encore loin d’être en République.
Puis, coup de théâtre, Napoléon s’échappa de son île d’Elbe et regagna la France le 1er mars 1815. Aussitôt, il repartit en guerre le 18 juin 1815, en Belgique, pour tenter de battre les Anglais à Wellington et les Prussiens de Blücher. Mais son armée fut refoulée et mise en déroute à Waterloo. Le 22 juin, il abdiqua en faveur de son fils Napoléon II. Ce dernier surnommé l’Aiglon (puisqu’il n’avait que quatre ans) ne « régna » que du 22 juin au 7 juillet 1815.
Après ce court intermède des Cent-Jours, Louis XVIII remonta sur le trône : et Napoléon, quant à lui, fut définitivement déporté à Sainte-Hélène, où il mourut le 5 mai 1921.
C’est Charles X, frère de Louis XVI et de Louis XVIII qui succéda à ce dernier en étant sacré Roi à Reims, le 29 mai 1825.
Puis, le 7 août 1830, Louis-Philippe 1er d’Orléans remplaça Charles X en montant à son tour sur le trône de France. Ce régime mal défini fut finalement nommé, à défaut d’avoir trouvé mieux : « Monarchie de Juillet ».
La situation économique du pays devenant, à nouveau, extrêmement mauvaise, Louis-Philippe se vit obliger d’abdiquer, le 24 février 1847. En effet, Paris s’était alors insurgée. La République fut proclamée dès le lendemain.
La Constitution adoptée le 4 novembre 1948, prévoyait l’élection d’un Président de la République au suffrage universel. Et le 10 décembre 1948, ce fut l’élection de Louis Napoléon Bonaparte en tant que Président de la République, largement élu avec 5 400 000 voix. Louis Napoléon Bonaparte était le neveu de l’Empereur Napoléon 1er.
Le 2 décembre 1951, Louis Napoléon Bonaparte provoqua un coup d’État.
Le 2 décembre 1952, Louis Napoléon Bonaparte prit le titre de Napoléon III, et devint à son tour Empereur sous le Second Empire Autoritaire, et cela jusqu’en 1870.
Le 19 juillet 1870, la France déclara la guerre à la Prusse. Le 2 septembre, encerclé à Sedan, l’Empereur fut contraint de capituler.
Le 28 janvier 1871, fut signé l’Armistice et la France dut payer 200 millions d’indemnités à la Prusse (page 166) :
« Les préliminaires sont signés à Versailles le 26 février, Versailles où, le 18 janvier, Guillaume Ier a été proclamé empereur d’Allemagne dans la galerie des Glaces. La France cédait à l’Allemagne l’Alsace, sauf Belfort, magnifiquement défendue par Denfert-Rochereau, une partie de la Lorraine et verserait une indemnité de guerre de 5 milliards de francs, condition préalable à l’évacuation des troupes prussiennes. La ratification, qui se déroula dans une atmosphère houleuse, fut obtenue par 546 voix contre 107, malgré la protestation des députés alsaciens-lorrains. Les grandes lignes du traité de Francfort, finalement signé le 10 mai 1871, étaient tracées. Le 10 mars, l’Assemblée qui songe désormais à la restauration monarchique, décide de fixer le siège du gouvernement à Versailles. »

Le 31 août 1871, Thiers fut élu Président de la République.
Jules Ferry fut un adversaire de la Commune de Paris, qui s’est déroulée du 18 mars au 28 mai 1871. En effet, il approuva la fermeté du Président Thiers, en précisant : « Le sang va couler à flots, écrit-il à son frère Charles le 9 mai 1871, mais qu’y faire ».
Par ailleurs, Jules Ferry a largement contribué à l’instauration des principes fondateurs de la République Française, notamment à travers l’essentiel principe de la Laïcité (pages 186 et 187) :
« L’ »ordre républicain » dont il est le maître d’œuvre, ce sont d’abord les grandes libertés « nécessaires » à l’épanouissement de la démocratie. En 1880, la République établit la liberté de colportage et soumet à une simple déclaration préalable la création d’un débit de boissons, tout en poursuivant l’ivresse publique. La loi du 30 juin 1881 permet de tenir des réunions publiques sans autorisation. Celle du 29 juillet 1881 libère la presse dont le tirage, pour les journaux quotidiens, passe de 73 pour 1 000 habitants en 1880 à 244 en 1914. La loi de 1882 accorde à tous les conseils municipaux, sauf à Paris, le droit d’élire leur maire. La loi du 21 mars 1884, dite loi Waldeck-Rousseau, organise la liberté syndicale. La loi Naquet du 27 juillet 1884 autorise le divorce tout en sanctionnant sévèrement l’adultère des femmes.
L’ »ordre républicain », c’est surtout l’œuvre scolaire, empreinte d’une triple ambition. Instruire, informer, donner le moyen et le goût des lectures d’une part. Affranchir les esprits d’une Église par trop « rétrograde » de l’autre. Ancrer enfin une « foi laïque », c’est-à-dire forger le sentiment de l’unité nationale. Fonder le progrès, libérer les consciences, fonder la République. La politique laïque, écrivait Ferry dans la Revue pédagogique de 1882, est « la plus grande des réformes sociales et la plus sérieuse, la plus durable des réformes politiques […] lorsque toute la jeunesse française se sera développée, aura grandi sous cette triple étoile de la gratuité, de l’obligation et de la laïcité, nous n’aurons plus rien à craindre des retours du passé, car nous aurons pour nous défendre l’esprit de toutes ces générations nouvelles, de ces jeunes et innombrables réserves de la démocratie républicaine, formées à l’école de la science et de la raison, et qui opposeront à l’esprit rétrograde l’insurmontable obstacle des intelligences libres et des consciences affranchies ».
Dès 1879, une loi oblige les départements qui en sont encore dépourvus à créer une école normale d’instituteurs. La loi du 16 juin 1881 établit la gratuité de l’enseignent primaire. Celle du 28 mars 1882 impose l’obligation de la scolarité de six à treize ans. Les parents récalcitrants verraient leur nom affiché à la porte de la mairie. Enfin, la grande loi organique du 30 octobre 1886, promulguée alors que René Goblet est ministre de l’Instruction publique, organise la laïcisation des personnels des écoles publiques. Dans les écoles de garçons, les congréganistes devaient être remplacés dans un délai de cinq ans par des maîtres laïques. Dans les écoles de filles, la substitution se ferait au fur et à mesure des disparitions. »
Mais ce que l’on sait peut-être moins, c’est que Jules Ferry fut aussi un fervent adepte du Colonialisme, sujet pour lequel il a, de manière moins glorieuse, contribué à son développement dans le monde (page 196) :
« Le 28 juillet 1885, quatre mois après avoir été renversé par la Chambre et avoir quitté l’Assemblée par une porte dérobée pour échapper aux manifestants qui hurlent place de la Concorde : « À mort le Tonkinois ! », Jules Ferry, se présentant comme délivré du pouvoir, livre à ses collègues un long discours que l’histoire retiendra comme le plaidoyer le plus argumenté de l’expansion coloniale.
« Messieurs, dans l’Europe telle qu’elle est faite, dans cette concurrence de tant de rivaux que nous voyons grandir autour de nous, les uns par les perfectionnements militaires ou maritimes, les autres par le développement prodigieux d’une population incessamment croissante ; dans une Europe, ou plutôt dans un univers ainsi fait, la politique de recueillement ou d’abstention, c’est tout simplement le grand chemin de la décadence ! Les nations, au temps où nous sommes, ne sont grandes que par l’activité qu’elles développent.
Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, en regardant comme un piège, comme une aventure toute expansion vers l’Afrique et vers l’Orient, vivre de cette sorte, pour une grande nation, c’est abdiquer, et dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c’est descendre du premier rang au troisième et au quatrième.
Le parti républicain a montré qu’il comprenait bien qu’on ne pouvait pas proposer à la France un idéal conforme à celui de nations comme la libre Belgique et comme la Suisse républicaine ; qu’il faut autre chose à la France ; qu’elle ne peut être seulement un pays libre ; qu’elle doit être aussi un grand pays, exerçant sur les destinées de l’Europe toute l’influence qui lui appartient, qu’elle doit répandre cette influence sur le monde, et porter partout où elle le peut sa langue, ses mœurs, son drapeau, ses armes, son génie ». »
À cette époque certains intellectuels Français s’étaient donc attribués comme mission, de propager les principes de 1789 et des Lumières à travers le monde. Leur grave erreur Idéologique fut de ne pas comprendre que de proposer le progrès et la Modernité étaient une chose, mais que de l’imposer par le colonialisme et la violence en était une autre… (page 202) :
« Exporter les principes de 1789 et instruire les futurs rebelles ou laisser les élites indigènes traditionnelles administrer leurs sujets, tel était l’enjeu de ce débat qui traversa l’histoire de la IIIe et de la IVe République et prépara des décolonisations douloureuses, tant il était difficile pour un héritier de la philosophie des Lumières d’imaginer que la France puisse renoncer à sa « vocation ». C’est encore Ernest Lavisse qui, dans son Histoire de France pour le cours élémentaire, écrit :
« La France veut que les petits Arabes soient aussi bien instruits que les petits Français. Cela prouve que notre France est bonne et généreuse pour les peuples qu’elle a soumis. » C’est aussi Jean Jaurès qui déclare en 1903 devant la Chambre des députés : « J’ajoute que la France a autant le droit de prolonger au Maroc son action économique et morale qu’en dehors de toute entreprise, de toute violence militaire, la civilisation qu’elle représente en Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l’état du régime marocain ». »
Le 24 juin 1894, le Président de la République Sadi Carnot a été assassiné à Lyon par l’anarchiste Italien Santo Jeronimo Caserio.
Le capitaine Alfred Dreyfus, Juif Alsacien, a été condamné, le 22 décembre 1894, à la dégradation militaire et à la déportation à vie au bagne en Guyane. Finalement, Dreyfus fut acquitté à l’unanimité le 11 janvier 1898. L’ »affaire Dreyfus » éclata lorsque Émile Zola publia son célèbre article « J’accuse ».
Le 9 septembre 1899, le Conseil de guerre de Rennes reconnu à nouveau Dreyfus, coupable mais avec des « circonstances atténuantes » et le condamna, pour le coup et de manière totalement absurde, à dix ans de détention. C’est seulement en 1906 qu’Albert Dreyfus fut pour la seconde fois réhabilité et réintégré, le 13 juillet, dans l’armée comme chef d’escadron et élevé à la dignité d’officier de la Légion d’honneur, sous la Présidence de Georges Clemenceau.

Le 9 décembre 1905 fut votée la loi sur la séparation des Églises et de l’État. Cette loi représentait l’aboutissement du legs de la laïcisation de l’État Républicain (page 222) :
« Promulguée le 11 décembre 1905, le loi déclarait que la République française assurait « la liberté de conscience » et ne « reconnaissait, ne subventionnait ni ne salariait aucun culte ». Elle prévoyait que l’État et les communes garderaient la nue-propriété des biens ecclésiastiques et que des « associations culturelles » formées par les fidèles en auraient la jouissance gratuite, comme c’était le cas aux États-Unis. »
Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône impérial austro-hongrois fut assassiné à Sarajevo par un étudiant Bosniaque. La Serbie étant tenue pour responsable de ce crime, le 28 juillet l’Autriche-Hongrie déclara la guerre à la Serbie. Et le 29 juillet, l’armée Autrichienne bombarda Belgrade. La Russie se mobilisa également. Le 31 juillet, le chancelier allemand lança un ultimatum à la Russie. Le 1er août, la Russie passant outre cet ultimatum, l’Autriche déclara également la guerre à la Russie. Puis ce fut l’emballement généralisé, puisque le 3 août, après avoir déjà menacé la Belgique, l’Allemagne déclara la guerre à la France. Et le 4 août, le Royaume-Uni déclara à son tour la guerre à l’Allemagne. Bref, la mobilisation générale devenue mondiale déboucha donc sur le Première Guerre Mondiale du XXème siècle, de 1914 à 1918. Le Président de la République était alors Raymond Poincaré qui, le 4 août en appela à « l’Union sacrée » de ceux : « qui sont aujourd’hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l’agresseur et dans une même foi patriotique ».
Après quatre années d’atrocités, l’Armistice fut enfin signée dans le wagon du Maréchal Foch, près de Compiègne, le 11 novembre 1918 à 5 heures du matin. L’effroyable bilan humain de cette guerre mondiale, en ce qui concerne la France, est de 1 380 000 morts sur 8 600 000 hommes mobilisés. Presque toutes les familles Françaises furent endeuillées par cette gigantesque « boucherie ».
Finalement, c’est le 28 juin 1919 que fut signé le traité de paix entre l’Allemagne et la France, dans la galerie des Glaces du château de Versailles.

En 1936, se forma le Front Populaire, la coalition entre les Socialistes et les Communistes.
À cette époque, les trois Totalitarismes du XXème siècle : le Communisme, le Fascisme et le Nazisme battaient leur plein. En France, le Parti Communiste Français (P.C.F.) représenté par Maurice Thorez suivait aveuglément la ligne Idéologique de la « lutte des classes », propagée par l’Internationale Communiste, dont le siège social était à Moscou, sous le régime Stalinien (page 292) :
« En révoquant le préfet de police de Paris, Jean Chiappe, fort populaire à droite, Édouard Daladier, le nouveau président du Conseil, met le feu aux poudres. Le 6 février 1934, le jour où il doit présenter le nouveau gouvernement devant la Chambre, les ligues appellent à manifester face au palais Bourbon, rejointes par l’ARAC, l’Association républicaine des anciens combattants, proche du Parti communiste, qui entend capter lui aussi le mécontentement populaire contre « le régime du profit et du scandale » et renvoie dos à dos Daladier et les fascistes. Réaffirmant la ligne classe contre classe qui, en 1933, a facilité l’arrivée d’Hitler au pouvoir, Maurice Thorez déclare : « L’expérience internationale prouve qu’il n’y a pas de différence de nature entre la démocratie bourgeoise et le fascisme. Ce sont deux formes de la dictature du Capital. Entre le choléra et la peste, on ne choisit pas ». »
Pourtant, le 23 août 1939, était signé le Pacte Germano-Soviétique entre Ribbentrop (le Troisième Reich) et Molotov (L’Etat Soviétique). Un second Pacte fut signé le 28 septembre 1939, stipulant, entre autres, le partage de la Pologne entre les deux régimes Totalitaires.
Le 1er septembre 1939, la Wehrmacht envahit la Pologne. Édouard Daladier alors Vice-Président du Conseil et Ministre de la Défense Nationale, qui avait prévenu Hitler qu’il défendrait la Pologne en cas d’agression, décida de déclencher l’état de guerre contre l’Allemagne, le 3 septembre 1939, coalisé dans ce processus avec la Grande-Bretagne.
Le 11juillet 1940, le Maréchal Philippe Pétain prit la tête de l’État Français. La France entra alors dans l’une des périodes les plus sombres de son Histoire, celle de la Collaboration avec le Nazisme (pages 325, 326, 327, 329, 334, 335 et 336) :
« Dès le 22 juillet 1940, une loi entreprend la révision des naturalisations octroyées aux « Français de fraîche date », selon les mots de Pétain. Dès le 3 octobre 1940, le Statut des Juifs, promulgué sans pression directe de l’occupant, décrète que les citoyens français de « race » juive sont exclus de toute fonction élective et ne peuvent plus être ni fonctionnaires, ni officiers, ni magistrats, ni exercer un métier touchant aux médias. Au printemps 1941, est créé un Commissariat aux questions juives, et plusieurs lois limitent leur accès à l’enseignement secondaire et supérieur et permettent d’imposer à chaque entreprise juive un administrateur qui pourra la liquider en l’ »aryanisant ». C’est, selon les termes de la loi du 2 juin 1941, vouloir éliminer « toute influence juive dans l’économie nationale ». Quant aux juifs vivant en Algérie, restée sous contrôle du gouvernement de Vichy, ils perdaient, avec l’abolition du décret Crémieux, leur citoyenneté française.
Autant de mesures auxquelles une administration fort docile non seulement se plia mais encore prêta vigoureusement la main, par souci de remettre le pays en marche, par réflexe d’obéissance au pouvoir, ainsi que par volonté de revanche.
(…) Le 2 juin 1941, le second Statut des Juifs qui met en route les « aryanisations » en zone non occupée est une tentative destinée à prouver aux Allemands que Vichy est capable de mener à bien sa propre politique antisémite. En novembre 1941, à la suite du déclenchement de la guerre entre l’Allemagne et l’URSS, Pétain adresse un télégramme d’encouragement à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme : « À la veille de vos prochains combats, écrit-il au colonel Labonne, je suis heureux de savoir que vous n’oubliez pas que vous détenez une part de notre honneur militaire »… en uniforme de la Wehrmacht !
(…) Toujours pour donner des gages aux Allemands, Laval, revenu aux affaires à partir d’avril 1942, décide que la police française participera en zone nord aux rafles des juifs étrangers promis par les nazis à la solution finale. Les 16 et 17 juillet 1942, près de 9 000 policiers et gendarmes français arrêtent 12 884 personnes sur les 28 000 prévues, les concentrent au Vélodrome d’hiver puis les transfèrent à Drancy d’où partent les trains de déportation vers la Pologne orientale. Pour des raisons mal élucidées, Laval a même pris l’initiative inattendue de proposer de déporter les enfants de moins de seize ans avec leurs parents. Au total, les quatre cinquièmes des juifs déportés de France pendant ces années noires ont été arrêtés par les forces de police française.
(…) Le 18 juin 1940, trente heures après que Philippe Pétain a appelé les Français à cesser le combat, un général peu connu. Charles de Gaulle, lance de Londres cet appel : « Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi. […] Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! […] Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. » Cette parole, qui était juridiquement celle d’un rebelle, était surtout celle d’un homme libre qui rappelait, avant même la signature de l’armistice, que la France légitime devait rester en guerre. »
(…) Le 18 juin, à vingt heures, devant le micro de la BBC, il accomplit un acte de rébellion insurpassable : refuser d’obéir, en temps de guerre, au gouvernement légal. L’ »Appel », qui fut très peu entendu, est un acte de foi en deux points. L’un dit que la France ne peut pas périr. L’autre que le conflit deviendra planétaire et que la France doit y être présente. Le 19 juin, le second appel va encore plus loin : « À l’heure où nous sommes, proclame Charles de Gaulle, les Français comprennent que les formes ordinaires du pouvoir ont disparu […], moi, général de Gaulle, soldat et chef français, j’ai conscience de parler au nom de la France. Au nom de la France, je déclare formellement ce qui suit : Tout Français qui porte encore des armes a le devoir absolu de continuer la résistance, […] tout ce qui a de l’honneur a le strict devoir de refuser l’exécution des conditions ennemies. »
Mieux armé sur le moment que les républicains, cet homme de droite affirmait qu’il y avait lieu de se substituer au gouvernement « légitime » dans la mesure où ce gouvernement avait perdu toute « légitimité » en trahissant sa mission essentielle qui est de garantir l’indépendance et la vie de la Nation. D’emblée, il percevait que sa tâche n’était pas de prendre la tête d’une légion étrangère de Français combattant au côté sinon au service de l’Angleterre, mais d »’assumer » à lui seul la France.
Par chance, Winston Churchill qui, malgré les réserves du Foreign Office, avait été impressionné par la « force inébranlable » de ce « hors-la-loi », le reconnaît le 28 juin « chef de tous les Français libres », où qu’ils se trouvent, qui se rallient à lui pour la défense de la cause alliée ». « Vous êtes tout seul, lui dit le Premier ministre britannique, eh bien ! je vous reconnais tout seul ! ». »
Le gigantesque débarquement allié eut lieu le 6 juin 1944, sur les plages de Normandie. C’était le début de la libération de la France par les Américains, les Britanniques et une foultitude d’autres Nationalités.
Ce que l’on sait moins, c’est que cette même année, il s’exerça en France, une vengeance, une épuration « sauvage » dont furent victimes 9 000 Français (pages 350 et 351) :
« À partir du mois de septembre 1944, cette épuration « sauvage » est maîtrisée et fait place à la justice régulière. Au sommet, une Haute Cour dont étaient passibles tous les ministres de Vichy. Dans chaque département une cour de justice. Pour les fautes légères, des chambres civiques. Sur les 160 287 dossiers instruits, 73 501 donnèrent lieu à des non-lieux ou des acquittements, 40 249 à la dégradation nationale, 26 289 à la prison ou la réclusion, 10 434 aux travaux forcés temporaires, 2 777 aux travaux forcés à perpétuité, 7 037 à la peine de mort, dont 4 397 par contumace. 767 seulement furent exécutées, les autres ayant fait l’objet d’une commutation de peine. Mobilisant de bons avocats, les nantis furent moins frappés que les humbles. Ainsi, à Valenciennes, la cour acquitte le tiers des patrons, le quart des artisans, commerçants et professions libérales, mais le dixième seulement des ouvriers, paysans et employés. Si la presse, le monde des lettres et du spectacle font l’objet de procès spectaculaires, l’administration, dont on a besoin, et les entreprises du bâtiment, qui se lancent sans transition de la construction du mur de l’Atlantique à la remise en état des communications, sont épargnées. L’épuration fut plus clémente pour les chefs que pour les « lampistes ». C’est qu’en fait, peut-être, la France « profonde » avait pris peur de l’ampleur même du « crime » et préférait se rassurer en pensant que seule une « poignée » d’indignes avait trahi. À tous ceux qui, encore aujourd’hui, dénoncent le péché de ce qu’ils appellent le « résistantialisme » et brandissent les dénis de justice de l’épuration, il faut simplement rappeler que les circonstances ne se prêtaient guère à l’équité et à la raison. »
Et le 8 mai 1945, l’Allemagne Nazie capitula et ce fut la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Suite aux ordonnances des 4 et 19 octobre 1945, la France créa la Sécurité Sociale regroupant ainsi les différents régimes d’assurance sociale.

Le 21 décembre 1958, le Général de Gaulle fut élu premier Président de la Vème République par un collège de 80 000 notables.
Le 28 octobre 1962, le référendum sur l’élection du Président de la République au suffrage universelle fut adoptée par 61,75 % des suffrages exprimés.

Après tant d’années de colonisation de l’Algérie par la France, elle devint indépendante le 1er juillet 1962.

L’A.N.P.E. a été créée en 1967.

Le 22 mars 1968, des étudiants d’extrême gauche menés par Daniel Cohn-Bendit occupèrent la salle du Conseil de l’université de Nanterre. Le 2 mai, le doyen ferma l’université. Les étudiants s’installèrent alors dans la cour de la Sorbonne. La police intervint brutalement pour les expulser. La situation dégénéra et les travailleurs se joignirent aux étudiants pour faire grève. Le 13 mai, ce fut l’appel à la grève générale de vingt-quatre heures dans tout le pays. « Mai 68 » commençait…
Le 28 avril 1969, le Général de Gaulle annonça sa démission.
Le 15 juin 1969, Georges Pompidou fut élu Président de la République puis décéda le 2 avril 1974.
En 1973, les membres de l’Opep décidèrent de quadrupler le prix du pétrole, ce qui engendra le premier choc pétrolier.
C’est Valéry Giscard d’Estaing qui fut ensuite élu Président de la République, le 19 mai 1974.
Aux élections présidentielles de mai 1981, il fut battu par François Mitterrand.
L’élection Présidentielle de 1995 a été remportée par Jacques Chirac.
Le 21 avril 2002, à la surprise générale, Jean-Marie Le Pen (dirigeant du Parti du Font National (F.N.)), accéda au second tour de la Présidentielle. En effet, il avait obtenu au premier tour 17,2 % des voix, éliminant ainsi Lionel Jospin dans la stupéfaction générale. Du coup, Jacques Chirac fut évidemment élu avec le score phénoménal de 82,21 % des suffrages exprimés !

Ici s’arrête, ce passionnant récit de notre Histoire de France par Jacques Marseille. Merci à vous, pour votre intelligence, votre immense culture et votre profonde générosité…

Détails sur Nouvelle histoire de la France, tome 2 : de la Révolution à nos jours

Auteur : Jacques Marseille

Editeur : Perrin

Nombre de pages : 512

Isbn : 978-2262019990

Nouvelle histoire de la France, tome 2 : de la Révolution à nos jours

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